Demain, c'est le 14 juillet que je ne fêterai pas. Je n'ai pas spécifiquement d'idées monarchistes. A moins d'être moi-même sacré Philippe VII, je ne me vois pas admirant un quelconque roi. Je suis bien trop libertarien dans l'âme. Je tente surtout, en guise de monarchie d'être roi au royaume de moi-même et ce n'est pas toujours facile. Je dois simplement reconnaitre que la monarchie avait plus de gueule. Et puis si j'en reste à l'aversion du français pour la liberté, lui qui ne réclame que garanties de la part du pouvoir, j'en viens à croire que le féodalisme est finalement la forme la plus aboutie du pouvoir adapté à notre pays.
Et puis, la révolution française, ce mythe abject construit en dépit de la réalité historique, m'a toujours profondément dégouté. Des colonnes infernales de Turreau jusqu'à la grotesque célébration de la prise de la prison de la Bastille qui rappelons-le n'abritait qu'une garnison de dix hommes, tout est là pour faire de cet épisode historique quelque chose de monstrueusement grotesque. De même le travestissement des conditions de vie sous l'Ancien régime rend difficile l'appréciation réelle du changement intervenu sous l'égide de la révolution. De toute manière, quoiqu'il en soit, ce bain de sang organisé par des fous se terminera par la proclamation du consulat puis du premier empire. Révolution : piège à cons !
Ce matin aura lieu le défilé militaire traditionnel. Sous l'œil impavide du Chef de l'état et des corps constitués (c'est ainsi que l'on dit ?) défileront tout un tas de bonshommes et d'armements divers. Quant on pense avec quel talent tout relatif les ganaches galonnées ont usé de leurs hommes durant les derniers conflits mondiaux, on a du mal à voir une quelconque gloire dans ces régiments. Les récents exploits de nos troupes en Afghanistan ne donnent pas non plus forcément envie de pavoiser. Mais la république qui réussit à transformer le massacre de six vieillards valétudinaires en victoire contre l'oppression n'est pas à une arnaque près. Pour les morts, il y a toujours des médailles.
Mais personnellement, pour que le défilé soit vraiment représentatif de ce que la France compte comme godillots toujours soucieux d'obéir à un chef, je trouve que l'on devrait faire défiler à la suite de nos fiers régiments, la plupart des rédactions de nos grands journaux qui savent si bien nous informer avec l'impartialité qu'on leur connait.