Sinnamary est une charmante bourgade de 3 000 habitants, paisiblement située au bord du fleuve du même nom, dans le département de la Guyane. Le nom de « Sinnamary » provient de
« Nihil sine Maria », ce qui veut dire, quand on est culturé, « rien sans Marie ». Cela ne devrait pas laisser JM le vieux insensible, lui qui en connaît un bout en
matière d'opium.
Au XVII° siècle, l’arrivée de colons hollandais puis français troubla un temps la quiétude des amérindiens qui, jusque là, se la coulaient douce.
Un siècle plus tard, rebelote : à la suite de la désastreuse expédition de Kourou (seule tentative de colonisation massive de la Guyane en
provenance d’Europe, qui vit la presque totalité des 10 000 personnes de l’expédition décimée bêtement par les maladies et les épidémies), une soixantaine de familles rescapées de colons
alsaciens et lorrains s’installent à Sinnamary. On leur fourni vaches et esclaves, ce qui leur permet de voir venir et de mieux supporter le moustique agressif de type équatorial humide du
coin.
Selon les milieux autorisés, certains noms des grandes familles de Sinnamary tels que Horth, Beneth ou Clet devraient leur origine à ces familles
déplacées du Nord de la métropole. L’un de ces noms étant celui de jeune fille de ma tendre et douce, qui, de surcroît, à vu le jour ici même il y a de cela une poignée d’années, ce n’est pas
sans une certaine émotion que je foule fièrement, d’un pas altier que n’aurait pas renié le valeureux père Gaspard du Molard, ces lieux chargés d’histoire familiale.
Nous sommes le 13 janvier de l'an de grâce 2010 et mettons à profit les grandes vacances calédoniennes pour effectuer ce pèlerinage dans cette autre
France du bout du monde (ou, au choix, dans cette France de l'autre bout du monde)...
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