Troisième
victoire d’étape française avec celle de Sandy Casar à Saint-Jean-de-Maurienne.
Casar, rescapé d’une échappée matinale, redonne lui aussi du lustre au cyclisme
national.
Habitué du Tour de France - c’est sa neuvième participation -, il collectionne les places de deuxième à l’étape (cinq au total) et obtient ce jour sa troisième victoire puisque celle remportée par l’espagnol Astarloza l’an dernier lui a finalement été attribuée, l’Espagnol étant reconnu coupable de dopage.
Sandy Casar, comme les autres coureurs nationaux qui se distinguent dans ce Tour ,a su saisir sa chance en se montrant offensif dès lors qu’il n’intervient pas dans la lutte que se livre les principaux candidats à la victoire finale.
Cette liste s’amenuise de jour en jour. Elle est réduite ce soir en Maurienne à deux unités : aux deux premiers du classement général, Andy Schleck, maillot jaune pour la première fois de sa carrière, et son dauphin Alberto Contador.
L’Australien Cadel Evans, maillot jaune ce matin, a craqué dans la montée du Col de la Madeleine, dernière difficulté de la journée. Evans a passé la ligne avec un retard de huit minutes sur le duo Schleck-Contador. Il faudra bien qu’un jour un psychologue se penche sur le cas de cet Australien qui n’assure pas sa position de leader dans les grands tours nationaux. Leader du Giro, il a perd le maillot rose au bout d’une seule journée. Même scénario au cours du Tour d’Espagne l’an dernier et sur le Tour 2010. Malgré une bonne entrée en matière de la totalité de son équipe, on a constaté avec surprise la blancheur de son teint. Dans la Madeleine, à mi-pente, il a été irrémédiablement lâché pour ne plus jamais revenir sur la tête de la course. Etrange destin que celui de cet Australien qui ne parviendra même pas à se placer sur le podium parisien dans quinze jours.
Andy Schleck en a profité pour relancer la course. A quatre reprises, il a attaqué sèchement Contador qui a répliqué avec brio. Les deux hommes ont pousuivi leur route en direction de l’arrivée. Autant ils avaient été brillants dans la montée, autant dans la longue descente vers la vallée de la Maurienne ils se sont montrés tout aussi efficaces en retardant en particulier leur freinage. Du grand art et surtout la preuve qu’ils sont les meilleurs du peloton sachant dompter les éléments qui se présentent devant eux.
Derrière ces deux coureurs c’est le sauve-qui-peut au classement général. Menchov est à trois minutes, Basso à cinq minutes, Evans est maintenant à huit minutes. Armstrong, encore attardé, ne peut plus jouer aucun rôle et il aura bien du mal à remporter une étape.
La suite du Tour, c’est donc le duel Schleck-Contador. 41 secondes les séparent. Leur prochaine confrontation se situera vraisemblablement dans les Pyrénées.
Jérôme Pineau a tout fait pour conserver son maillot blanc à pois rouges de meilleur grimpeur mais, victime du règlement qui attribue un nombre de points doublés dans la dernière ascension de chaque étape, il a cèdé son bien à son compatriote Anthony Charteau (encore un français à l’honneur ).
Le Tour va maintenant se diriger vers Gap. En 1971, sur un parcours auquel il ne manque que la montée vers Orcières-Merlette, l’Espagnol Luis Ocana avait distancé Eddy Merckx, alors maillot jaune, de neuf minutes à l’issue d’un raid solitaire qui fait partie de l’histoire du Tour et surtout a fait la renommée de la station d’Orcières-Merlette.
Les
offensifs ont toujours raison dans le Tour. Ils peuvent le démontrer avec
aisance sur ce parcours fait pour eux.
Jean-Paul