Si cette année devrait être celle de l’iPad, elle risque aussi d’être celle des premiers “paywalls”. En effet, plusieurs titres et groupes de presse américains comptent établir d’ici la fin de l’année un certain nombre de barrières à l’entrée sur leur site, où l’accès à l’information est pour le moment gratuit. Les titres du groupe News Corp. (de Rupert Murdoch) vont ainsi bientôt adopter un système de paiement (une fois dépassé un certain nombre d’articles), tandis que d’autres opteront pour un repli encore plus hermétique, réservant leur site à leurs seuls abonnés. Le magazine Time a préféré choisir une solution originale, comme il l’est annoncé dans le Wall Street Journal, à la fois orientée vers les appareils mobiles comme les tablettes ainsi que son édition papier.
Depuis le début de la semaine, les articles et les contenus présents dans la version papier du Time ne sont plus accessibles dans leur totalité sur son site Internet. Il faudra obligatoirement acquérir la version iPad ou papier du magazine pour y avoir accès. Time Inc. règle le problème des contenus présents gratuitement en ligne alors qu’ils sont payants en imprimé. Et comme a pu le dire Ann Moore par le passé, présidente de Time Inc., “pourquoi payer 5$ quand je peux l’avoir gratuitement en ligne”? Il s’agit donc de remettre “le génie dans sa boîte” en proposant uniquement les contenus du magazine dans des versions packagées et payantes de Time.
La stratégie choisie par Time est risquée mais cherche à mettre en valeur la qualité du contenu proposé, qui ne pourra pas rester encore longtemps gratuit. Il est clair que le choix de l’iPad, une plateforme relativement fermée, peut être sujet à polémique. La tablette d’Apple ne va pas éternellement rester la seule tablette du marché et l’arrivée de versions fonctionnant avec Android va pousser Time à adapter son application pour cette plateforme. De plus, Time Magazine se dirige à terme vers une version numérique proche de ses prototypes (vidéo ci-dessus) dont la valeur ajoutée sera réelle. Reste à rendre ce magazine également accessible (moyennant finances) sur le web et partageable sur les réseaux sociaux et, à ce moment là, Time Magazine sera un exemple d’adaptation au numérique.