Et pour le coup, il n’y a guère eu d’espoir : l’illusion est tombée presque immédiatement, car le cinéaste s’est englué dans son récit éclaté et difficile à suivre dans les premières minutes de Hana. Nous sommes au 18ème siècle, un temps de samouraïs et de vengeance. Ca tombe bien car de vengeance il en est beaucoup question dans Hana. Le problème c’est qu’on en parle énormément sans jamais l’accomplir, la vengeance, et très vite, on finit par s’emmêler les pinceaux, entre le jeune samouraï qui veut venger la mort de son père mais ne sait pas bien se battre et les vieux samouraïs qui campent dans le coin pour fomenter la vengeance de leur maître assassiné.
Il y a de l’humour, certes. De la tension oui. De la romance dans l’air ? Absolument ! Des personnages hauts en couleurs ? Oui, il y en a bien quelques uns. Tadanobu Asano fait même une apparition trop brève de trois scènes. Non, Kore-Eda Hirokazu n’a décidément rien oublié… sauf qu’en n’oubliant rien, il a tout foiré. Le réalisateur nippon semble tellement avoir à cœur de blinder son film de passages obligés, de sous-intrigues, de complots et de bavardages souvent inutiles, qu’il tisse en fin de compte un film très soporifique… qui (à l’aide !!) dure plus de deux heures (et croyez-moi, on a l’impression que cela dure même plus de trois heures…).
Heureusement que depuis sont venus Still Walking et Air Doll… sinon on jurerait que ce bon cinéaste file un mauvais coton. Allez, plus jamais ça, monsieur Kore-Eda !