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La non remise en question de la marée noire...

Publié le 13 juillet 2010 par Chezfab
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Avez vous remarqué que depuis le début de la marée noire au large de la Louisiane, personne n'ose poser la question qui fâche : pourquoi en sommes nous arrivés là ?

Pourquoi d'un coup les forages ont-ils été faits de plus en plus profondément, dans des conditions non maîtrisables, pour extraire du pétrole pas si simple à raffiner ?

Pourquoi même si la vanne avait été mise en place, l'accident était plus que probable ?

Et bien oui, c'est difficile de dire que tout cela à une cause et une seule : notre mode de vie !

Bien entendu, je ne suis pas là pour dédouaner BP ou les autres pollueurs en série. Mais force est de constater que notre demande en pétrole est toujours plus forte de jour en jour ... Notre mode de vie, des occidentaux pour le plus grand nombre, mais aussi des chinois aujourd'hui, semble ne pas être négociable... A quel prix ? Réchauffement climatique, pollution des mers, etc...

Car c'est bien là que les choses sont les plus complexes : personne n'aime voir les plages souillées, mais combien se disent "Il est temps que je cherche à dépendre moins du pétrole?".

Comment pensez vous que nous pourrons sortir de l'ornière si ce n'est en faisant quelque sacrifices sur nos mode de vie ? Pas de gros sacrifices, mais rouler moins, consommer moins de plastique, recycler plus... Et surtout et avant tout nous interroger sur l'utilité de ce que nous avons dans les mains (ou voudrions avoir). En clair : vite aller vers le plus de liens, moins de biens !

J'en parlais avec un amis membre d'Europe Ecologie. Je lui disais que, pour moi, le voir surfer avec son portable à tout bout de champ me semblait antiécologique. Il m'a répondu que non, parce qu'il envoyait des message sur Facebook pour mobiliser les gens, et que du coup, le coût écologique était largement compensé... Nous nous rassurons comme nous pouvons parfois... Mais pire que cela, quand je lui faisais remarquer que son portable était un I Phone et que cette marque a été épinglée car socialement et écologiquement destructrice, il me dit "ouais je sais, mais bon c'est ce qu'il y a de mieux, et si on t'écoute on ne fait plus rien"... Et bien...

C'est là le coeur du problème : la majorité de la population qui a largement les moyens passe son temps à se créer des besoins fictifs et à se trouver des excuses. Au détriment des plus pauvres. De la planète. Et bien entendu d'eux même tant ils affadissent leurs vies.

La fuite de pétrole actuelle représente 60 000 barils par jour. Enorme mais en même temps assez peu (les USA consomment 20 millions de barils/jour). Pourtant dévastateur.

C'est bien parce que nous demandons toujours plus que nous avons lâchement laissé faire les forages en pleine mer, en eau profonde. C'est parce que nous refusons de remettre en question ce que nous appelons "le confort" que nous n'avançons pas.

Combien de personnes pourraient n'avoir qu'une voiture et en possèdent 2 , voir 3 ? Combien pourraient marcher ou prendre les transports en commun et continuent à s'affaler dans leurs véhicules ?

Et ce n'est pas tout : combien de voyages en avions inutiles, pour des vacances qui ne servent qu'a exploiter les peuples de régions "paradisiaques" ? Combien de portable, ordinateurs et autres jetés prématurément sous prétexte d'une obsolescence crée de toute pièce par le marché ?

Remettons nous profondément en question, réfléchissons à nos choix, soyons inventifs et créatifs. Mais cessons de consommer bêtement. Il ne s'agit pas d'adapter la société actuelle, mais bien d'en inventer une nouvelle, d'aller vers plus d'autonomie de tous, plus de liberté, moins de production. Préférer la vie bonne à la vie consommatrice.

De nos choix, de nos implications politiques (car le choix n'est pas que celui des consommateurs), de notre militantisme naitra demain. Il sera à l'image de nos utopies...


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