L’assemblée primaire du 21 juin a accepté - à une large majorité - la proposition de modification du PAD (Plan aménagement détaillé) concernant la zone du Régent. Une modification qui avait pourtant fait couler beaucoup d’encre (NF du 25 mai) et provoqué l’annulation du Jumping Horse Show par ses organisateurs (NF du 28 mai et du 2 juin). Au vu du projet qui s’annonce, l'abrogation du Jumping risque de devenir très vite un simple mauvais souvenir pour les commerçants du Haut-Plateau. «L’implantation d’une école de cette envergure apportera une plus-value extraordinaire à la station» affirme le président David Bagnoud.
40% de chiffre d’affaires supplémentaires
Du niveau de l’école du Rosey à Rolle et Gstaad ou de l’Aiglon à Villars - qui se targuent d’avoir comme élèves les enfants des têtes couronnées et des plus grands chefs d’Etat - le nouvel établissement devrait accueillir plus de 300 élèves. «Une clientèle de très haut niveau. Des jeunes qui recevront des visites de leurs parents. De très bons clients pour les hôtels et les commerces de la station, qui rempliront les périodes creuses, car en pleine saison, ces élèves sont en vacances.» David Bagnoud relève que Gstaad avoue avoir augmenté de près de 40% son chiffre d’affaires depuis l’arrivée de l’école du Rosey. «Cette école privée est le véritable poumon de la station.» Si on ajoute à ces pronostics la vente d’abonnements de ski et de golf ainsi qu’une centaine de postes de travail, les ressources fiscales qui en découlent, et l’engouement toujours plus marqué pour les écoles privées anglophones affublées d’un label Swiss, l’option «Ecole internationale» paraît des plus intéressantes pour le Haut-Plateau.
Un second projet avait été présenté à la commune de Lens: la construction d’un hôtel-résidence pour personnes du troisième âge, une sorte d’EMS de luxe soutenu par des investisseurs italiens. Une réalisation sans doute très intéressante sur le plan économique mais qui aurait contribué à sceller l’image d’une station de vieux riches.
Un projet à plus de 40 millions
Malgré son enthousiasme, la commune de Lens reste prudente. David Bagnoud: «La mise à l’enquête se fera cet automne, mais nous devons auparavant obtenir l’autorisation de la Bourgeoisie qui est également propriétaire de la parcelle. Nous allons donc convoquer une assemblée bourgeoisiale extraordinaire prochainement.»
Trois bâtiments sont prévus dans un premier temps sur les 13'500 m2 mis à disposition par la commune, sur un total de 45'000 m2 pour la zone entière. Le projet s’élève à plus de 40 millions, la commune s’engagera lorsque l’entier du budget sera assuré. Par un DSDP (Droit de superficie distinct et permanent) de 49 ans, la Municipalité encaissera, à prix défini, une location annuelle.
Et les congrès?
Le centre de congrès du Régent garde sa fonction première. L’école apporterait une certaine complémentarité en louant, de façon ponctuelle, quelques salles.«Aujourd’hui, les congrès représentent environ 28% de l’occupation du Régent. Le troisième volet du rapport Porchet –demandé par l’ACCM afin d’optimiser l’exploitation du centre- vient de tomber. Il prévoit la remise à niveau et la modification de certaines zones. L’école pourrait contribuer par la participation financière liée aux locations de salles à soutenir le fonctionnement du centre et deviendrait ainsi un partenaire privilégié du Régent.»