C’est ce qu’on peut appeler bien préparer sa communication. S’y ajoute une célérité louable de l’inspection des finances rendant un rapport excluant toute ingérence d’Éric Woerth dans le dossier Bettencourt.
Tout est en place en tous les cas pour un bon audimat. Reste à savoir maintenant si le but ou l’essai est marqué ?
On vient de voir par exemple un pauvre “petit homme” , Benoît Hamon, s’en prendre à l’Inspection Générale des finances pour soupçon de complaisance, sans réfléchir une minute à l’incongruité de l’attaque déplacée d’un grand service public dont il hériterait en cas d’alternance.
C’est bien connu … l’administration française, pérennité de l’Etat, est à la solde du pouvoir ! Le rapport eut été défavorable à l’ancien Ministre du budget et c’était les louanges …
L’exercice a donc lieu et bien sûr le droit de suite s’exercera dans la presse au fil des heures.
Sur la forme un peu dépouillée de la terrasse des jardins de l’Elysée on remarquera simplement que Pujadas a joué correctement son rôle, n’en déplaise à certains. Ce type d’entretiens n’est pas fait pour se transformer en pugilat médiatique et les questions sensibles ont été posées calmement, mais posées. Le ton présidentiel est apparu sans doute plus convenu, plus préparé, moins spontané que d’habitude; l’enjeu était semble-t-il grand pour le Président et ressenti comme tel.
Sur Bettencourt-Woerth, aucune faiblesse, aucun début de lâchage au contraire. Renforcé par le rapport de l’inspection générale c’est à une contre-attaque en règle à laquelle nous avons assisté. L’argument “je suis le premier depuis les débuts de la 5ème République à introduire la Cour des Comptes à l’Elysée … à faire contrôler l’Elysée … à publier les rapports émis” … illustrait la recherche non achevée d’une République “irréprochable”. C’est un argument fort car il est vrai !
Les affaires expédiées, il s’agissait ensuite d’évoquer la réforme des retraites et les grands dossiers économiques en période de crise.
Il n’est absolument pas question ici de se substituer aux nombreux éditoriaux, nombreuses réactions, et discussions qui rempliront les gazettes de tout bord, chacun allant chercher ce qu’il souhaite trouver là ou il sait pouvoir le trouver. Une remarque cependant, générale, me semble devoir être soulignée, le Président n’a pas souhaité indiquer un changement de cap; il demeure ferme sur ses “fondamentaux” et il tenait hier soir à le faire savoir : “je reste le patron …” tient-il à démontrer. En tous les cas jusqu’en 2012 ! Après on verra … Ceux qui espéraient une “marionnette” seront déçus.
Si le but recherché par le Président consistait à démontrer qu’il y avait toujours “un pilote dans l’avion”, il est marqué. Après … chacun pourra toujours regretter ou approuver la trajectoire.