Nom de Zeus, depuis quelques jours, ça me prend aux tripes et me met la tête à l'envers.Pourtant, je me suis bien juré de m'arrêter à deux enfants, j'ai ma Lolotte, j'ai mon Chacha, en plus le choix du roi, que demander de plus?Quand on me connaît, on sait que je suis loin (mais très loin, hein) d'être un modèle de patience avec les enfants. Je les aime plus que tout, mes mômes. Mais j'ai besoin d'un espace vital autour de moi, pouvoir dormir, bouquiner tranquille, avoir un minimum de contraintes. Lolotte et Chacha sont grands maintenant, ils sont plus autonomes, ont compris quelle mère j'étais et, à moins de vouloir me faire rager exprès (ce qui arrive assez souvent, bande de salopiots), savent respecter ma personnalité.Attention, je suis là pour mes enfants, je passe du temps avec eux, j'essaye de faire un maximum de choses pour eux, je les bichonne, je les câline. Mais quand je dis stop, il faut me ficher la paix. Ça vaut mieux pour tout le monde.
Alors oui, je le dis haut et fort, je souffle depuis que j'ai revendu tout mon matériel de puériculture : adieu le babycook, la chaise haute, le lit à barreaux, le maxi cosy, et même la poussette!! Au bout de 8 années de vie commune, j'ai enfin retrouvé une vie sociale, je peux enfin me balader sans prothèse postnatal, sans un sac plein de couches, de lait, de liniment, de bavoirs. Je peux enfin aller à des concerts avec mes enfants, sortir plus tard le soir, dîner sereinement chez des amis. Et ma Lolotte et mon Chacha sont enfin capables de mentaliser les choses, à leur niveau bien sûr. J'ai plus ou moins retrouvé une silhouette digne de ce nom, bref, je suis au top, bien dans ma peau, presque bien dans ma tête.
Et voilà que tout à coup me reprend l'envie de pouponner!! Et ce n'est même pas un coup de tête! Là, maintenant, je ressens le besoin intrinsèque d'enfanter, de bercer, de nourrir, d'être à nouveau le centre du monde pour un enfant. Communiquer avec le regard, m'esbaudir devant le premier sourire édenté, pouvoir souffler des mots doux à mon bébé, le porter comme s'il faisait encore partie de mon corps. Aimer un troisième enfant, l'aider à grandir, soulager ses peines, lui apprendre les choses de la vie, l'accompagner jusqu'à ce qu'il quitte lui aussi le nid.
Mon esprit cartésien me dit que ce n'est pas raisonnable, que je ne pourrais pas offrir à cet enfant tout ce que je souhaite sans priver les deux autres. Alors, quand l'envie me prend, je demande à Jules de me rappeler pourquoi on a décidé de s'arrêter à deux enfants. Mais c'est dur de lutter contre cet instinct quasi animal.