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Deux autres poches pour juillet: Claudie Gallay et Michel Faber

Par Pmalgachie @pmalgachie
Puisque les livres de la rentrée, et pour cause, ne sont pas encore là, continuez à prendre patience avec des poches. En voici deux autres. Ils sont aussi différent que possible mais leurs qualités respectives les rapprochent pour en faire un excellent choix.
Deux autres poches pour juillet: Claudie Gallay et Michel FaberD'abord, un énorme succès - pas galvaudé, pour une fois: Les déferlantes, de Claudie Gallay.
Elle observe les oiseaux et aime les grandes vagues de la tempête – Les déferlantes. Sur fond de mer et de ciel, elle regarde aussi Lambert, qui est arrivé à La Hague il y a peu. Qui y est revenu, plutôt, comme on l’apprend petit à petit. Liquider le passé, et se souvenir de ses parents, de son frère morts dans le naufrage de leur bateau. La lumière du phare était peut-être éteinte volontairement, dit Lambert, de plus en plus certain de ce qu’il affirme. Mais pourquoi?
Dans la petite ville, tout le monde se connaît. Il n’est pas nécessaire de poser les questions pour imaginer les réponses non prononcées: le silence veille au milieu du paysage et des légendes attachées à cette terre. La narratrice, qui n’est pas originaire de La Hague et n’y séjourne que le temps de sa mission, quelques mois ou quelques années, est en manque d’amour. Celui qu’elle a aimé a laissé un vide. Lambert est arrivé. Est-ce pour cela qu’elle s’intéresse à lui, s’en rapproche? Ou pour la blessure qu’elle sent en lui?
Le ballet lent des hommes et des femmes se danse sur le rythme où la mer respire, et révèle ses secrets comme la marée laisse des objets sur la grève. Claudie Gallay laisse faire le temps qui adoucit le chagrin. Elle y met la précision d’un dessin longuement réfléchi, dans lequel tout est montré sans explications superflue. L’ampleur de son roman convient à cette démarche qui épouse la vie. Avec les déceptions et les enthousiasmes qui l’accompagnent.
Deux autres poches pour juillet: Claudie Gallay et Michel FaberQuant à Michel Faber, il fait tout pour surprendre agréablement dans Le cinquième évangile.
Un faux thriller ésotérique, et un vrai régal! Surfant en rigolant sans retenue sur la vague qui a déposé sur les rivages, après quelque calamiteux naufrage, des conteneurs entiers du Da Vinci Code et de ses succédanés, Michel Faber attaque fort: Theo Griepenkerl, universitaire canadien spécialiste de l’araméen, découvre neuf rouleaux de papyrus dans un musée de Mossoul ravagé par un attentat. Le seul témoignage manuscrit d’un contemporain du Christ. Rien de moins. Theo déchante un peu en traduisant le texte: il est ennuyeux comme la pluie. Il n’en reste pas moins une pièce majeure de l’histoire de la chrétienté. Mais il remet en cause quelques épisodes emblématiques des débuts. La crucifixion racontée par Malchus n’est pas tout à fait celle des Évangiles… Le livre de Theo fait un tabac. Et une multitude de mécontents. L’auteur passe de la gloire à la captivité, en moins de temps qu’il n’en faut pour écrire un best-seller.

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