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Pendant que Brigitte Girardin, Secrétaire Générale de République Solidaire, consacre son énergie à structurer le Mouvement, Dominique de Villepin enregistre les bons résultats des sondages et révèle un tempérament de présidentiable à l'opposé de celui du Président sortant. La journée du 12 juillet fut caricaturale en l'espèce.
L'enquête Ifop - Sud Ouest publiée le 11 juillet apporte des enseignements techniques majeurs dans le cadre de la pré-présidentielle pour 2012.
Ces enseignements sont pour l'essentiel au nombre de 9 :
1) Sur la période du premier semestre 2010, parmi 10 présidentiables retenus, il n'y en a qu'un qui progresse en permanence sans effet de yoyo : Dominique de Villepin qui atteint désormais le seuil des 10 % d'intentions de votes. Alors que la radicalisation de certains dossiers (affaires, insécurité) paraîtrait de nature à profiter au FN, Marine le Pen connait en juillet 2010 un score de deux points inférieur à celui de mai 2010.
2) Les points forts de Dominique de Villepin sont dans les catégories électorales suivantes :
- 35 à 49 ans,
- ouvriers : collège où il arrive devant Nicolas Sarkozy,
- sans sympathie partisane : collège des "non ancrés politiquement" où il arrive en tête avec 26 % des intentions de votes devançant ... Marine le Pen qui recueille 19 % de ce collège.
3) Cécile Duflot peine à faire exister le courant écologiste. Elle est en régression importante passant de 9 % d'intentions de votes en mars 2010 à 4 % en juillet.
Cette personnalisation de la présidentielle impacte pareillement l'extrême gauche en profitant à Olivier besancenot (7 %) face à Nathalie Arthaud (1 %).
4) Martine Aubry et Nicolas Sarkozy sont à égalité au premier tour. C'est un fait majeur. Comment se comportera l'électorat UMP quand il prendra conscience que Nicolas Sarkozy n'est plus en état de gagner ni le premier tour ni le second tour ?
5) François Bayrou reste à un score élevé (9 %) mais n'est plus en situation pour l'instant d'être "le troisième homme" selon la référence classique pour identifier le perturbateur éventuel.
6) Le FN est à 11 % ce qui est un niveau élevé mais sans plus. Il était à 13 % en mai 2010. 24 % d'électeurs se déclarant de sensibilité UMP font le choix de Marine le Pen.
7) Nicolas Sarkozy garde deux socles : les seniors et l'UMP. C'est d'ailleurs intéressant de constater hier qu'il déclare ne pas s'interroger sur la présidentielle 2012 et ouvrir au même moment le chantier prioritaire de la dépendance qui s'adresse à son premier pilier électoral : les seniors.
8) Le PS n'est pas réconcilié avec des strates électorales traditionnellement fortes comme les jeunes, les employés, les ouvriers. Sa refondation n'est pas encore terminée vis à vis de couches qui faisaient hier le gros de ses troupes électorales.
9) C'est préjudiciable que la question sur le second tour soit laissée à l'écart pour l'instant car, dès qu'elle sera publiquement exposée, elle va considérablement impacter les équilibres actuels du premier tour en déclenchant un réflexe de vote utile.
C'est dans ce contexte que la journée du 12 juillet prend un relief particulier. Elle permet de comparer Nicolas Sarkozy nerveux, cherchant à être l'avocat du "pouvoir triste" celui qui est exercé dans la difficulté pour prendre des mesures nécessairement impopulaires. Il apparaît dans une tenue vestimentaire très "haut de gamme" (chemise à poignées mousquetaires, ongles manucurés de façon ostentatoire ...) dans des conditions désormais peu usuelles dans des démocraties modernes plus ouvertes aux tenues simples surtout en plein été.
Face à cette réalité, Dominique de Villepin est au milieu de jeunes (voir vidéo ci-dessous). Il importe de préciser que la date pour ce point avec le réseau social villepincom avait été arrêtée et publiée bien avant d'avoir connaissance de l'intervention présidentielle sur la chaîne publique. Il leur répond avec respect, proximité, souci de pédagogie. Il ne porte pas de cravate et apparaît manifestement très cool. Des jeunes qui abordent des questions que se posent tous les français et auxquelles l'ancien Premier Ministre répond avec franchise sans chercher à dévier l'attention.
Sur une même journée, rarement une séquence temps offre des contrastes aussi forts.