Versailles, 1774. Louis XV se meurt tandis que son petit-fils s'apprête à monter sur le trône. Pietro Viravolta de Lansal, agent secret de Sa Majesté, protège la couronne et la monarchie. Lorsqu'une fable de La Fontaine lui parvient personnellement, illustrant un crime atroce, Viravolta est sur ses gardes. Un mystérieux Fabuliste menace le nouveau roi et sa jeune femme, Marie-Antoinette, en mettant en scène les fables de La Fontaine...
Je me suis laissée porter par cette intrigue, digne d'un roman de capes et d'épées, et son rythme endiablé. Histoire et fiction se mêlent avec brio dans un compte à rebours très prenant. L'intrigue en elle-même est assez basique (un complot visant la couronne) mais Arnaud Delalande la porte par sa plume et son imagination. On suit avec plaisir le fil de la pensée de Viravolta et de son ennemi, Le Fabuliste, et leur course-poursuite jusqu'à son paroxysme.
On croise au fil des pages Louis XVI et sa femme, mais aussi les Jansénistes (ça me rappelle une de mes récentes lectures ...) et La Fontaine, par l'intermédiaire de ses célèbres fables, le tout au service de l'intrigue imaginée par Arnaud Delalande.
Le dénouement, porté par une écriture cinématographique, dote l'intrigue d'une certaine originalité... Je n'en dirai pas plus, bien entendu !
Enfin, les descriptions de Versailles sont très riches et permettent de se plonger avec délice dans le château de cette époque. Les détails historiques étayent l'intrigue sans pour autant noyer le lecteur sous un aspect documentaire. On parcourt avec les différents personnages les jardins magnifiques du château avec l'impression de le visiter grâce aux descriptions de l'auteur.
Bref, un excellent roman historique qui a le mérite d'avoir un rythme rapide sans pour autant faire l'impasse sur des descriptions vivantes et riches ! De quoi me donner envie de revisiter les Jardins de Versailles très vite !
"La terreur quotidienne du retournement de faveur pouvait pousser des individus a priori sains d'esprit au délire. Le fonctionnement de la Cour était à l'image de la bonne vieille roue de la fortune. Les miroirs de la Galerie renvoyaient à l'infini ces luttes de petits pouvoirs et de grandes douleurs." (p.75)
"La ville inspirait et expirait comme une asthmatique, mais de manière si forte, si puissante, que de vieille douairière en dentelle , elle pouvait soudain se transformer en ogre capable de dévorer ses congénères. Elle transpirait la crasse autant que la lumière." (p.103)
Je remercie