Cette autonomie devrait, en théorie, permettre à l'université de l'océan Indien de diversifier ses filières et de maîtriser des formations plus adaptées aux demandes locales, selon les objectifs fixés par le Conseil Interministériel de l’Outre-mer (CIOM) de novembre 2009.
Un contrat pluriannuel passé avec l'Etat mettra en avant des objectifs à atteindre, et les moyens qui seront alloués.
Il sera également question de "rayonnement régional", un gros mot quand on sait que la fac, à la Réunion, peine déjà à répondre aux besoins des étudiants réunionnais...
Dans les faits, cette mesure implique une certaine indépendance (oui, n'ayons pas peur des mots) vis-à-vis des pouvoirs publics, dans plusieurs domaines :
-Maîtrise du budget de l’établissement, avec une utilisation libre des crédits de l'Etat, et le choix du montant des fris de scolarité et des droits d'inscription.
-Choix d'une stratégie de développement, et des éventuels partenariats. En clair, bosser avec les entreprises privées du coin...
-Et enfin, last but not least, l'université (enfin, son président surtout) pourra choisir librement ses enseignants et son personnel, et gérer éventuellement les sélaires et les plans de carrière de ceux-ci. Y compris en signant des contrats de droit privé.
Petit détail : l'autonomie de l'université, c'est aussi la possibilité (théorique toujours) de sélectionner les étudiants. Aux vieux, ça rappelera Devaquet, Malik Oussekine, tout ça... Aux plus jeunes, ça n'inspirera sans doute qu'un haussement d'épaules résigné, la sélection étant tellement entrée dans les moeurs depuis l'avénement de la télé réalité...
Enfin, le conseil d'administration pourra gérer librement son parc immobilier. C'est Cbo Territoria qui va être content. Paraît que l'amphi Thérésien Cadet est déjà à vendre. Et on ne vous dit pas la valeur immobilière du campus du Tampon...
C'est déjà le bordel à l'université de la Réunion (moins, il est vrai, que sous la régence de Serge Svizzero), espérons que cette autonomie annoncée n'accouche pas d'un chaos général. L'autonomie, le PCR des années 70 en rêvait, Valérie Pécresse l'a fait...
François GILLET