Phil Greiss fait partie de cette génération de producteurs apportant de la fraîcheur à la musique urbaine francophone. Pourtant, on parle trop peu de ces artistes qui préfèrent rester dans l’ombre. Rencontre avec ce musicien multi-fonctions !
Bonjour Phil Greiss, peux-tu te présenter brièvement à nos lecteurs…
Je suis Musicien, Compositeur/Réalisateur/Mixeur et Producteur. En France, j’ai collaboré avec pas mal d’artistes établis de la scène urbaine et pop (Corneille, Gage, Idir, La Fouine,Humphrey, Tunisiano, DonChoa, Alonzo entre autres…) et dernièrement, j’ai composé et réalisé l’album de Zaho
D’où te viens ton inspiration? De tellement de choses… ça peut être un son, un effet sonore, une phrase dite d’une certaine manière, une texture, une rythmique. J’écoute beaucoup de musiques différentes, j’aime écouter, décortiquer tous les styles de musique qui me tombent sous l’oreille… qu’importe le style, tant que la musique est bonne et sincère
Comment travailles-tu sur un morceau? Peux-tu nous décrire les différentes étapes? J’aime composer autour de riff ou d’accroches que je trouve, que ce soit percu ou musical. Mais l’accroche doit être là dès le départ. Ca peut être une ligne de guitare toute bête, mais qui a ce petit truc en plus qui accroche l’oreille…ça peut être un hook joué au synthé, une percu et ensuite je bati le reste autour . Ce n’est pas la seule maniere de procéder mais c’est celle que j’aime le plus. Je me traîne toujours un petit enregistreur portable car il m’arrive d’avoir des idées quand je conduis par exemple, alors, chaque fois qu’une idée de mélodie ou de rythme me vient, je l’attrape.
Après ça, le reste du morceau vient naturellement… ce qui est important, c’est de pouvoir avoir une vision d’ensemble assez tôt dans le processus créatif, ça montre qu’on est sur la voie d’un bon morceau ! J’aime également prendre un instrument, commencer à jouer et attendre que l’étincelle mélodique prenne, que ça soit moi ou quelqu’un d’autre… et le contraire aussi, quelqu’un joue, et je fredonne un truc…
Tu es entre le Canada et la France et tu travailles avec plusieurs artistes francophones, as-tu songé à collaborer avec des artistes anglophones? Au début j’ai beaucoup collaboré avec des artistes anglophones, beaucoup de Rock et de la Pop également, j’ai ecrit plusieurs chansons en anglais. Je compte d’ailleurs recommencer sous peu avec des artiste anglophones que j’aime particulièrement
Le grand public pense que tout revient à l’interprète, n’est-ce pas trop dur pour toi de rester en “arrière plan”? Pas du tout. Tout le délire «producteur qui se met en avant”, c’est pas pour moi. Je suis vraiment heureux quand les artistes avec lesquels je collabore ont du succès. Mes crédits me suffisent, pas besoin d’être reconnu dans la rue, et je suis dans le milieu depuis assez longtemps pour savoir qu’être sous les projecteurs, ce n’est pas nécessairement la joie tous les jours ! Je dirais même que je me sens priviligié de pouvoir rester un peu dans l’anonymat…
Tu as également créé le label DOWN LO avec Zaho, qui est l’artiste avec qui tu travailles principalement, comment s’est passée la rencontre? J’avais entendu parler de Zaho via un ami. Un jour je lui ai envoyé un son, et le courant est passé ! On a enregistré le morceau qu’on a d’ailleurs gardé sur l’album symboliquement… il s’agit de «Petit jeu”
Quels sont les objectifs à long terme de DOWN LO? Y a t-il du développement d’artistes? C’est dans les plans. On reçoit beaucoup de démos et de maquettes, il y a des trucs vraiment super… mais on attend la perle rare ! On adore également écrire et composer pour d’autres, leur faire du «sur mesure”
Et quels sont tes objectifs? De continuer à faire ce que j’aime…