LES JOURNEES DE L'ECOLOGIE SONORE
AU CENTRE DE DECOUVERTE DU SON
du 1er au 5 juillet 2010
CAVAN (Région du Trégor en Bretagne)
Du 1er au 5 juillet 2010, le Centre de découverte du son a organisé à Cavan (région du Trégor en Bretagne), des journées
de l'écologie sonore, en collaboration avec La Fondation
de France, l'association Sonatura, Fernand Deroussen de Nashvert Naturophonia, le CIDB (Centre d'information et de
Documentation sur le Bruit), Pierre
Mariétan, le LAMU, en présence de nombreux acteurs sonores et porteurs de projets autour de l'environnement sonore et de
Des Arts Sonnants.
Deux journées de travail ont donc été organisées. La première, organisée par la Fondation de France, à présenté un rapide bilan des appels à projets portant sur l'environnement sonore, qui
sont désormais clos. Le but de cette présentation étant, au-delà des bilans, d'envisager des suites possibles à ces appels à projets. Des ateliers ont ainsi été mis en place, qui ont
très vite révélé les difficultés de s'entendre sur la terminologie même d'environnement sonore. Le terme d'environnement est-il le plus significatif ? Qu'est-ce que chacun y met ou y comprend
dedans ? Peut-on parler d'ambiances, de sonosphères ? Le débat fut riche, parfois passionné, et reste un chantier ouvert. Autre sujet, la notion de réseau. Réseau(x) pourquoi faire, pour
qui, avec qui, comment... ? La question des ressources et d'un éventuel état des lieux fut aussi soulevée. Qui détient quoi ? Comment et que partager ? Comment dresser un état des lieu qui, à
défaut d'être exhaustif, soit suffisament représentatif des travaux et recherches en cours ?
La deuxième journée était destinée à préparer les prochaines assises autour de la qualité de l'environnement sonore qui auront lieu en décembre 2010 à Paris, organisées par le CIDB. La question centrale concernait l'éducation à l'environnement sonore, et rassemblait des spécialistes de l'éducation, des animateurs natures, des réseaux locaux d'animation, avec en prime l'intervention de spécialistes via une conférence téléphonique. Là encore, riche débat et perspectives d'avenir, de rencontres ponctuelles, de futurs journées de travail dans des lieux œuvrant déjà, certains depuis longtemps, sur des projets liés à l'environnement et l'écologie sonore. La prochaine rencontre des protagonistes impliqués dans ces deux journées étant naturellement les assises de la qualité de l'environnement sonore à venir. De belles perspectives confortant somme toute de nombreux activistes qui, isolés dans leur travail, peuvent se sentir seuls, et donc trouvent là matière à réfléchir, au regard de la diversité existante, et peut-être la force et l'énergie pour poursuivre leurs actions. La difficulté restant, devant cette diversité de petits et grands projets, de trouver des approches, voire des outils d'analyse cohérents, pour synthétiser les lignes de forces et les présenter comme des leviers d'action crédibles auprès des politiques, techniciens, publics, animateurs, enseignants...
Les échanges hors groupes de travail, devant un excellent repas, un verre ce cidre, ou une galette bretonne ont
également été riches, questionnant encore et encore les besoins de chacun, notamment le manque d'un lieu dédié qui pourrait être à la base un lieu d'écoute donnant à entendre aussi bien des
prises de son audionaturalistes, fields recording, fictions, reportages, documentaires, musiques environnementales, en même temps qu'il soit un lieu de rencontre, d'échanges et de ressources. Une
certaine utopie dans ce genre de rencontres peut vraissemblablement faire avancer le débat, voire penser à des formes d'actions finalement réalisables sur le terrain.
Promenade sonore
En bonus, Des Arts Sonnants a, comme à son habitude, laisser traîner ses oreilles et ses micros, pour réaliser une promenade auditive, constituée d'une série de cartes postales sonores.
Promenades-écoute avec des audionaturalistes qui nous font découvrir les techniques de la prise de son en
milieu naturel, et bien plus encore; Fernand Deroussen avec sa fabuleuse oreille qui décrypte l'environnement en repérant et nommant insectes, oiseaux et tout ce qui vit et s'écoute, avec
force anecdotes passionnantes qui nous replacent très humblement à la fois au centre de l'écoute, mais à la fois comme écho-responsable dans une chaîne où nous ne sommes qu'un maillon parmi tant
d'autres.
Une promenade commentée dans le sentier sonore ludique, on a presque retrouvé son âme (et son oreille ?) d'enfant .
L'inauguration d'un jardin sonifère expliquant par l'exemple et la métaphore environnementale, au gré d'aménagements botaniques, paysagers, plastiques, et au fil des ambiances sonores, le
fonctionnement de l'oreille, pas moins !
Une fête improvisée avec chants traditionnels et tout la chaleur de l'accueil breton qui va avec !
Une sortie écoute où l'on se retrouve finalement tout près d'un ... Ball trap, au grand dam des preneurs de sons - Quoique ?
Un restaurateur prolixte, mélomane, et amateur de café. Il diffuse de la musique dans son restaurant via des vinyls, une chaîne Hi-fi haut de gamme, des Cabasses, et parle aussi
bien de la qualité du café que de la chaleur de l'analogique pour écouter le saxophone de Ben Webster...
Et enfin, un moment de journée de travail où il est question de l'écoute, l'environnement sonore et toute les question de définitions et de terminologies, les réseaux d'éducation, la
militance pour une qualité l'environnement et de l'écoute, les travaux à poursuivre, à impulser.
Voici en quelques quarante-cinq minutes, un raccourcis sonore et tout à fait personnel de ces riches journées.
Merci encore à Marius et à toute sa formidable équipe pour leur accueil et l'organisation de ces journées dont
l'oreille ne peut sortir que grandie, sans pour autant se la faire tirer.