Sept fois vainqueur du Tour de France, Lance
Armstrong a complètement manqué la première grande étape alpestre du Tour. A
Morzine-Avoriaz, il franchit la ligne d’arrivée entouré d’un groupe d’anonymes avec plus de dix
minutes de retard sur le vainqueur de l’étape, le luxembourgeois Andy Schleck.
Armstrong, à 39 ans, a voulu se lancer un nouveau défi en remportant à nouveau le Tour mais le poids des ans est inexorable. Pourtant, la veille l’américain avait donné des signes de bonne santé. On louait sa stature même si on la trouvait un peu maigrelette ...
Armstrong avait l’apparence de l’homme en parfaite condition physique mais une chute en début d’étape puis sous la chaleur une difficile ascension du Col de la Ramaz et enfin une équipe plus aussi flamboyante que les années précédentes à ses côtés ont eu raison de son envie de revenir au premier plan. Armstrong n’y croyait plus. De temps à autre il donnait un petit signe de la tête pour bien signifier que la victoire dans le Tour était définitivement à ranger au rayon des oubliettes. Image terrible encore que celle de l’américain évitant de justesse la chute dans la traversée des Gets, mettant du temps à remonter sur son vélo et repartant sans conviction aucune. Jamais encore on n’avait vu Armstrong dans une aussi mauvaise posture. Lui qui hier encore passait pour être le patron du peloton.
Armstrong sur la ligne d’arrivée a confirmé qu’il resterait sur le Tour ou il n’a plus rien à prouver uniquement pour le plaisir. Grand bien lui fasse mais à son âge il y a d’autre plaisir que d’aborder juché sur une bicyclette les cols de haute montagne. C’est évident, Armstrong dispute actuellement son dernier Tour. Il va le terminer parmi les anonymes, lui qui à sept reprises en fut le vainqueur. On aurait aimé une autre sortie pour ce cycliste d’exception qui pointe maintenant à la 39° place du classement général..
Ce Tour en outre sera très certainement la dernière course de l’américain car il n’y aura pas pour lui de prochaine saison. Ainsi se tourne une page de l’histoire cycliste de cet américain qui n’a pas su et pas voulu se rendre compte en temps utile que l’âge était pour lui un handicap majeur dans la pratique de son sport. L’actualité du jour passe bien sûr au second plan.
Sylvain Chavanel, peu à l’aise en raison des efforts fournis la veille pour conquérir le maillot jaune et n’étant pas un pur grimpeur a logiquement cédé son trophée à Cadel Evans. Andy Schleck, le luxembourgeois remporte l’étape. C’est sa première victoire dans le Tour et la 50° d’un représentant du Luxembourg. Comme prévu, les candidats à la victoire finale se sont neutralisés. On a l’impression que ces coureurs-là repoussent chaque jour l’attaque décisive. Il faudra bien qu’un jour, l’un d’eux se dévoile s’il veut monter sur le podium parisien. Pour l’heure, la lutte semble se circonscrire entre les trois premiers du classement général : Cadel Evans, Andy Schleck et Alberto Contador. 61 secondes seulement les séparent. Une broutille.
La journée à venir est une étape de repos. Elle est la bienvenue pour tous. Les états-majors vont faire tourner la boîte à idées car dans ce Tour les grands ont beaucoup trop tendance à se neutraliser et à manquer d’idées. Sans vouloir jouer les « anciens qui ont l’expérience », il y a bien longtemps que dans une telle conjoncture Eddy Merckx et après lui Bernard Hinault auraient clarifié depuis longtemps le classement général. Autres temps, autres mœurs.