Sans surprise, le classement de la semaine est entièrement consacré à la visite d’Etat du colonel Kadhafi. Une telle performance ne peut en effet qu’éclipser tout autre événement.
1/ Nicolas Sarkozy
A tout seigneur tout honneur. Le président de la République remporte une nouvelle médaille d’or (ce qui en fait un candidat plus que sérieux au Top 5 de l’année) pour avoir invité le dictateur libyen en France et pour l’avoir traité (lui avoir passé tous
ses caprices ???) mieux que bien des dirigeants démocratiquement élus et dont les Etats n’ont pas soutenu le terrorisme international. Le ridicule n’ayant pas de limite en terre sarkozienne, le chef de l’Etat a même réussi à se faire humilier au sujet des droits de l’Homme par quelqu’un qui les bafoue ouvertement depuis des décennies…
Et quand on pense que Mouammar Kadhafi s’est même permis de dire que Nicolas Sarkozy et lui sont "amis", on ne peut s’empêcher d’avoir honte pour la France… et de se demander où s’arrêteront les contreparties à la libération des infirmières bulgares : au plus Claude Guéant nie leur existence, au plus on peut légitimement être inquiet.
2/ Rama Yade
Et dire que la secrétaire d’Etat aux droit de l’Homme a failli être la seule parmi les membres du gouvernement à faire preuve d’un minimum de dignité dans cette lamentable affaire. Hélas, elle monte sur la deuxième place du podium pour son revirement spéculaire suite au savon que n’a sans doute pas manqué de lui passer l’Elysée : elle affirme désormais que "personne n'a le droit de douter de la sincérité du président de la République", dans le domaine des droits de l'Homme et que même si "en ce moment c'est vrai que l'exercice est difficile par rapport au président libyen et je crois que le président de la République s'y livre avec sincérité et franchise".
Mais le comble du léchage de bottes reste à venir lorsque Rama Yade assure que "c'est lui et personne d'autre qui a obtenu la libération des infirmières bulgares". Et dire qu’on nous a essayé de nous de faire croire que Cécilia avait joué un rôle majeur dans cette affaire… On nous aurait menti ???
3/ Jean-Marie Bockel
le secrétaire d’Etat à la Coopération est prêt à tout pour donner des gages de son sarkozisme (sans doute pour obtenir la palme du plus fidèle rallié que convoite également Eric Besson…) Au point d’affirmer : "je peux vous confirmer que le président a parlé de droits de l'Homme, j'étais présent à la table, le colonel Kadhafi lui n'en a pas parlé mais enfin il a entendu le président en parler"… la traduction devait sans doute être défaillante.
Ou alors peut-être Jean-Marie Bockel, qui pense qu’il est possible d’être de gauche et sarkozyste, a-t-il une définition toute personnelle des droits de l’Homme…