Nicolas Sarkozy va donc parler ce soir. Très bien. Il était temps. Mais que va-t-il dire? On peut imaginer plusieurs hypothèses :
- il tente de noyer le poisson derrière une critique de la presse et notamment de Mediapart, de l'internet, et de la gauche (il parlera alors de calomnies, d'accusations sans fondement…),
- il annonce des mesures pour moraliser la vie politique et dans la foulée un remaniement ministériel,
- il tente de renvoyer tout cela à un pschitt sans importance et refuse de parler d'autre chose que des retraites.
La première de ces solutions est la tactique utilisée depuis le début par son quarteron de mousquetaires : Bertrand, Morano, Lefevre. Elle ne peut que braquer un peu plus la presse contre lui, une presse qui n'a pas apprécié les allusions à Salengro et au fascisme. La seconde est celle proposée par Raffarin, Juppé, Villepin, en un mot les anciens premiers ministres de droite. Elle aurait le mérite d'aider à tourner la page (la tourner, pas l'effacer), surtout si Eric Woerth, Estrosi et Kouchner sont absents du nouveau gouvernement. La dernière serait la réédition de l'acadabrantesque chiraquien.
Aucune n'est à vrai dire pleinement satisfaisante. L'Elysée a commis une formidable erreur politique en refusant de répondre aux questions des socialistes sur le conflit d'intérêt et en imposant à Eric Woerth de garder sa double casquette de trésorier de l'UMP et de ministre. Il la paiera très cher et très longtemps. Il a permis à la presse et au Français de découvrir l'étrange connivence entre ce pouvoir et les plus riches. Nous savions que le bouclier fiscal était une erreur politique majeure. Il est devenu, avec cette affaire, simple remerciement pour services rendus à l'UMP