Irlandais o'Québec - L'aurore d'une société tolérante et ouverte

Si la nationalité à laquelle nous aspirons devenait rapidement accessible, l'islandisme distinctif, comme tout autre -isme fondé sur la race, s'y dissoudrait graduellement tels des morceaux de glace dans le Gulf Stream. Nous croyons que le nouveau patriotisme lui-même doit jouer le rôle du solvant, et, par son caractère cordial et généreux, mouler les nouvelles matières déjà présentes dans le sol.(Thomas D'Arcy McGee)

Si ce père de la Confédération canadienne était des vivants aujourd'hui, il serait ravi de constater que ses mots font désormais partie de la réalité québécoise. En effet, les Irlandais forment au Québec l'un des plus importants groupes ethnoculturels; ils ont eu un impact majeur sur son histoire. En 1851, un montréalais sur cinq est né en Irlande. Travailleurs et courageux, les Irlandais ont fui la Grande famine de la pomme de terre(1845-1850), succombé à des épidémies ravageuses et aux discriminations torturantes d'Oliver Cromwell pour s'installer au Québec où ils ont bâti des églises, fourni une main-d'oeuvre considérable, notamment à la construction du Canal-de-Lachine(1821-1825), et contribué au développement économique et culturel de leur terre d'accueil. Le musée McCord propose donc à sa clientèle de se remémorer, du 20 mars 2009 au 4 avril 2010, cette histoire influente qui a fait du Québec une société tolérante et ouverte - un carrefour cosmopolite où le multiculturalisme n'est pas un obstacle à la concorde. Dans la salle d'exposition aux murs couleur noisette, la multiplicité des textes informatifs et le grand nombre de témoins culturels(costumes, tableaux, musique folklorique...) nous donnent le sentiment d'être dans un labyrinthe dont les haies sont en fait les personnalités marquantes de l'histoire irlandaise au Québec. Ce n'est qu'en amont du parcours que vous pourrez profiter d'un espace plus vaste dans lequel un téléviseur à écran plat diffuse une entrevue avec une historienne spécialisée en études irlandaises. Mais la halte sine qua non est sans aucun doute la frise chronologique située à l'entrée de la deuxième salle qui établit un parallèle entre l'histoire du Québec et celle de l'Irlande. Quoique très pertinente et enrichissante, l'exposition manque un peu de structure et de cohérence; les objets ont l'air d'avoir été dispersés aléatoirement dans la salle sans aucun souci de logique. Cependant, la teneur richissime en détails des textes biographiques des grandes personnalités(McMahon, Sir William Hales Hingston, Charles McKiernan...) fait battre la chamade au calepin du reporter. À la fin de la visite, le visiteur est invité à écrire quelques mots de commentaire sur une carte postale virtuelle qui s'affiche sur un écran géant automatiquement après son enregistrement.

Si vous désirez en savoir plus sur les Irlandais au Québec, je vous conseille de consulter le site de la communauté irlandaise au Québec à l'adresse suivante : http://grandquebec.com/multiculturalisme/irlandais-quebec/

La discorde est le plus grand mal du genre humain, et la tolérance en est le seul remède.(Voltaire)

Voltaire avait raison, et l'exposition Irlandais o'Québec justifie mon argument.

Saviez-vous que...?

-en 2008, les immigrants irlandais au Québec représentent 12% de la population de l'Irlande

-Brian Mulroney, devenu Premier ministre du Canada en 1984, est irlandais

-de 1860 à 1900, les Irlandais constituaient 25% de la population québécoise