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Une bouffée d'oxygène

Publié le 11 juillet 2010 par Toulouseweb
Une bouffée d’oxygèneBientôt une nouvelle venue, Oxygčne-Afrique.
Le pavillon aérien français s’est rétréci au fil des années au point de faire d’EasyJet le numéro 2 hexagonal, une situation pour le moins paradoxale. D’oů le capital de sympathie dont bénéficie Oxygčne-Afrique, en cours de formation, et qui devrait inaugurer ses premičres lignes dans trois mois environ.
Son nom dit tout, constitue tout un programme. C’est une compagnie française dont le sičge est installé au Mesnil-Amelot, en Seine-et-Marne, issue d’Airops, entreprise d’armement et de nettoyage cabines qui, jusqu’ŕ présent, travaillait dans la discrétion. Elle sort de l’ombre pour tenter de réaliser ce que d’autres ont tenté sans jamais aller au-delŕ des vœux pieux : créer une compagnie qui rapprocherait l’Afrique de l’Europe. Ses objectifs initiaux sont des liaisons entre Paris et l’Angola, la Côte d’Ivoire, la Guinée et la Guinée Equatoriale et le Mali.
Pour l’instant, on ne sait pas encore sur quelles bases le projet est construit et financé. Deux Boeing 767-300ER ont été acquis en location-bail chez ILFC, International Lease Finance Corp. et vont ętre aménagés avec 234 sičges, dont 24 en classe affaires. Le recrutement du personnel navigant est en cours et le dossier déposé auprčs de la DGAC.
Les premiers commentaires laissent entendre qu’Air France et Lufthansa (et sa filiale Brussels Airlines) ne voient pas l’initiative d’un bon œil, d’autant qu’Oxygčne-Afrique chercherait ŕ s’arroger une part de leur clientčle ŕ haute contribution. Il est visiblement prématuré de ne hasarder ŕ ce type de spéculation, tout en notant que les deux 767 seront dotés de 24 sičges Ť affaires ť seulement. En revanche, on imagine volontiers que le nouveau venu, s’il s’y prend bien, attire ce qu’il est convenu d’appeler un trafic ethnique en męme temps qu’un flux touristique qui ne demande qu’ŕ se développer.
Le tout est de savoir si le modčle économique retenu est réaliste. D’autant qu’il est aujourd’hui facile de créer une compagnie, avec une mise de fonds relativement réduite, en faisant le choix de l’externalisation. Si la niche commerciale est bien choisie –ce qui n’est pas toujours le cas- tous les espoirs sont permis.
Le transport aérien français est concentré ŕ l’extręme. Il y a 20 ans déjŕ qu’Air France a pris le contrôle d’Air Inter et d’UTA, AOM, puis celui de Régional et Britair. Air Liberté/Air Lib a dérapé dans un tournant, Air Littoral s’est évaporée lors de l’effondrement du groupe suisse SAirGroup. Airlinair, Twinjet sauvent l’honneur mais il est hautement improbable qu’Air France-KLM voie un jour apparaître un Ťvraiť concurrent dans un contexte qui tend plutôt vers les grands regroupements internationaux et la mise en place de méga compagnies mondiales.
Dans ces conditions, Oxygčne-Afrique apparaît d’ores et déjŕ comme l’exception qui pourrait confirmer la rčgle. D’autant que l’industrie des transports aériens a besoin d’idées nouvelles de ce type pour entretenir son dynamisme et se renouveler, tant que faire se peut.
Pierre Sparaco - AeroMorning

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