Étape 8 : Station des Rousses – Morzine-Avoriaz.
… avec le crépuscule d’Armstrong qui s’est viandé deux fois sans raison particulière, ce qui est en général le signe d’un manque de lucidité du à la fatigue. Le “vieux” a-t-il craqué mentalement ou a-t-il volontairement laissé filer 10 minutes sur les autres cadors une fois sûr qu’il ne pourrait raccrocher ? Parce qu’une fois largué, il a donné l’impression de simplement “grimper au train” : sachant que le Tour était perdu pour lui, il se serait ainsi donné “un peu d’air” pour obtenir sans trop de difficulté un “bon de sortie” et quitter éventuellement l’épreuve sur un succès d’étape
Et devant, que se passait-il ? Belle échappée du matin qui aurait pu réussir… si le vieux n’avait justement pas craqué ! Mais la perspective de le mettre définitivement hors-course ne pouvait qu’inciter à rouler vite et fort. On avait parlé, avant le départ, de la faiblesse supposée d’Astana… Or Contador était de loin le mieux entouré même s’il ne devait pas être au mieux aujourd’hui. Fort intelligemment, il a mis ses équipiers “à la planche” (Navarro a réalisé un numéro d’anthologie, que les non spécialistes n’ont sans doute pas relevé et qui ne laissera évidemment pas de trace dans les palmarès, mais qui était une débauche d’efforts bien supérieure à un numéro de vainqueur). Le train d’enfer du peloton des cadors mené par les Astana, qui a décramponné Mimosa en plus d’Armstrong et d’autres outsiders avait pour but d’empêcher des démarrages trop fulgurants. Mission accomplie.
On a posé la même question à Cadel Evans (qui prend le maillot jaune) et la réponse a été nette : “j’étais déjà bien content de suivre, surtout avec ma chute matinale” (spectaculaire). Très belle étape, passation de pouvoir et résultat final toujours aussi incertain : non, Contador n’a pas gagné, au vu de la prestation d’Andy Schleck. Que c’est agréable, un Tour qui n’est pas joué d’avance !
Demain, jour de repos qui en aidera quelques-uns, mais qui peut jouer des tours à d’autres parce qu’après demain, ce sera encore pire, si on en croit le tracé de l’épreuve.
Aujourd’hui, les délais d’élimination étaient de 44 mn et apparemment tout le monde est rentré dans les temps (le dernier à 32 mn 52)
Le vélo pour les nuls – les journées de repos.
Dans les grands tours, elles précèdent en général la pire étape des Alpes et des Pyrénées. Bien utiles pour se reposer, pour hâter des cicatrisations, pour évacuer les lactates par une double ration de massages, pour recharger en glycogènes.
Mais “fausses amies”, quand les coureurs négligent de rouler, repos ou pas repos. La plupart du temps ils font une sortie de 50 à 60 km pour garder le rythme, faciliter le “décrassage” en tournant vite sur petits braquets et ceux qui s’en abstiennent – en général contraints et forcés du fait de l’épuisement total ou d’une blessure à soigner – sont souvent cueillis froid par le départ du lendemain qui est alors une terrifiante galère.
Les grands anciens.
Lucien Aimar, un des coureurs les plus intelligents que le peloton ait connus, qui compensait une carence relative en capacités physique par une intelligence, un sens de la course hors du commun (seul Stablinski l’égalait en ce domaine).
Ce fut aussi un des meilleurs descendeurs de tous les temps.
Rick Van Looy, sprinter fabuleux au palmarès fantastique.
Mais parce qu’il est cuit mon bon, tout simplement … C’est plus humain, plus normes. Un Tour débarrassé de la seringue et des artifices excessifs, serait sans doute encore beaucoup plus spectaculaire, avec des retournements imprévus.
Peut-être, sans doute, Shleck a-t-il manqué de témérité ? Mais pouvait-il plus ?
Ça me plaît mieux. On a l’impression d’avoir à faire à des grands champions mais pas des extra-terrestres sous médocs.
Côté “djeunes”, A.Schleck a belle allure et si le caractère se met à suivre, il pourrait faire un beau futur gagnant.
L’ainé du jour : Raphaël Géminiani
Demain ! Repos … Mais Sarkozy sur France 2 avec Pujadas !