Sur la toile immaculée de mes souvenirs,
C'est ton prénom, écrit en bleu que l'on peut lire.
Bien visible, derrière les tâches de nuit,
Il se dessine, fragile, presque indecis.
Un majestueux "J" coloré en bleu roi,
Rappelant un océan si profond, si froid,
Cerné par le soleil, en un fin liserai,
Surveille la ronde bouée du "o" bombé.
Le "n" s'attache au "a" et se prend pour un lys.
Pendant que le "t", vers le "h", en prémisse,
S'en approche, tantôt tendu, tantôt tordu,
Poussé toujours vers le ciel innondé de nues.
Le "n" s'est détaché du "a" qui le poursuit,
Et sur ce tableau de calligramme bleu nuit,
Il reprend donc sa place derrière ce dernier,
Et ainsi met un terme à cette oeuvre, achevée.
C'est en plongeant dans l'océan de ton prénom,
Que j'ai compris les nuances de l'horizon.
C'est sur la palette de la mélancolie,
Qu'on retrouve la froideur d'une douce pluie.
A Jonathan. A jamais dans mon coeur.