Christian Horner, le patron de Red Bull Racing, insiste : Sebastian Vettel n'a pas été favorisé samedi lors des qualifications pour le Grand Prix de Grande-Bretagne.
L'aileron avant de Vettel, préparé selon une nouvelle configuration, a été cassé au cours de la dernière période d'essais libres. L'équipe a alors décidé de le remplacer par le seul autre exemplaire disponible : celui monté sur la voiture de Mark Webber. Et naturellement, l'australien n'a pas apprécié du tout de se voir remettre un aileron avant moins optimisé. Vettel a ensuite décroché la pole position par un peu plus d'un dixième de seconde devant son coéquipier. Le langage corporel de Webber en disait plus que les mots qu'ils n'a pas prononcés (il a complètement ignoré les journalistes et... son coéquipier !) car selon lui, il se pourrait bien que cet aileron soit la cause de sa pole manquée pour une fraction de seconde.
Les rumeurs qui disaient Vettel favorisé sont donc remontées à la surface, comme ce fut le cas après la collision entre eux deux à Istanbul, fin mai.
Pourtant, dans le paddock de Silverstone, Horner a déclaré qu'il n'en était rien : "Je crois que vous pouvez constater qu'aujourd'hui, les niveaux de performance entre nos gars étaient très, très serrés." a-t-il commencé. "Malheureusement, parfois il faut prendre des décisions difficiles. Avec un seul aileron disponible, et en nous basant sur le classement du championnat, nous avons décidé que cet aileron serait remis à Sebastian aujourd'hui." Quelque part, finalement, Vettel est favorisé par son classement au championnat (4è, 115 points). Il est vrai qu'on a toujours senti Red Bull s'attacher plus à l'allemand qu'à son coéquipier australien, Mark Webber (5è, 103 points). "Mais nous ne planifions pas de tels scénarios." a repris Horner, se répétant : "Nous allons continuer à donner le même soutien aux deux pilotes, de la façon la plus juste qui soit. Mais parfois il faut prendre des décisions difficiles et ce fut le cas aujourd'hui."
"C'était la première fois que nous nous retrouvions dans une situation où nous n'avions qu'un seul exemplaire d'une pièce." a-t-il affirmé. "Évidemment, lorsque vous avez deux pilotes à l'avant, c'est peut-être un peu plus émotionnel. Mais si vous ne regardez que les faits, c'était la décision logique à prendre." Pourtant, extérieurement, l'impression la plus logique est que celui qui casse son aileron se débrouille sans emprunter celui de son coéquipier...
"Si je l'avais donné à Mark, nous aurions eu une situation inverse." a pourtant rétorqué Horner. "Mark sait comment nous fonctionnons comme équipe. Il sait qu'il n'y a aucune malveillance, aucune manipulation derrière cette décision."
"Nous nous sommes simplement retrouvés avec une seule pièce." a-t-il finalement répété, ce qui résume tout ce qui a pu en découler ces dernières heures.