Revenant de Bretagne la mémoire photographique pleine de clichés de goélands et mouettes, je pensais naïvement leur donner un nom sans problème après avoir consulté mes bouquins sur les oiseaux. Ce qui semblait simple s’avéra plus complexe que prévu, confirmé par ce préambule lu dans l’un d’eux « Identifier les goélands et mouettes immatures n’est pas facile. L’évolution vers le plumage adulte dure deux à cinq ans ; cette succession de mues crée des aspects complexes variant selon les individus et les espèces. » Pour ne pas dire trop d’âneries, je dirai que j’ai surtout vu des goélands argentés et quelques autres non strictement identifiés.
Le terme « goéland » vient du mot breton gwelan signifiant « mouette ». Le goéland argenté est gros comme une buse (55 cm), le dos gris clair, le dessous blanc, le bout des ailes noir, un bec jaune avec une tache ronde rouge sur la mandibule inférieure et des pattes roses.
Ce goéland vit en colonies qui peuvent compter plusieurs milliers d’individus, sur les côtes de la Manche à l’Atlantique pour la France. Sa population est en constante expansion, au détriment d’autres espèces plus fragiles comme les sternes et les pétrels par exemple, en raison de sa grande adaptabilité et de sa capacité à manger de tout. Déchets divers, mollusques, poissons, insectes, œufs et poussins etc. tout est bon pour ce gros oiseau qui s’aventure au cœur des villes en suivant le cours des fleuves. Pillard, opportuniste, il s’adapte très rapidement à une situation nouvelle.
Son habitat traditionnel est le bord de mer et il niche sur les falaises du littoral ou des îlots rocheux. Néanmoins on le voit aussi sur des bâtiments, et j’ai vu sur plusieurs hangars du port du Guilvinec (Finistère) d’où je reviens, des goélands qui y élevaient leurs petits. Souvent trois oisillons assez gros et impressionnants (voir photo ci-dessous) qui attendront d’avoir deux mois pour voler de leurs propres ailes.
« Les goélands faisaient un tapage extraordinaire autour de nous ; ils étaient une bande qui criaient et battaient l’air de leurs ailes blanches. » Pierre Loti Mon frère Yves. On associe le cri de ces oiseaux aux mouettes alors que le plus souvent ce sont des goélands que l’on entend et ce n’est rien de le dire ! Non seulement ils sont bruyants mais ils sont capables de prendre des intonations très diverses rappelant les chats ou les bébés, des cris rauques ou aigus, toute une panoplie de vociférations qui peuvent devenir pénible au bout d’un moment.
Goéland argenté
Goéland brun
Goéland immature
Petits goélands