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Application de la Loi

Publié le 10 juillet 2010 par D.ieu Nous Aime...
Le bon samaritain.jpgL’Évangile de ce quatorzième dimanche du temps ordinaire est la parabole du Bon Samaritain (Luc 10, 25-37).
Le docteur de la Loi espérait mettre Jésus dans l'embarras et s’est lui qui s’est finalement trouvé bien embarrassé.
Jésus enseignant 1.jpg
Quand il pose à Jésus la question "Maître, que dois-je faire, pour avoir part à la vie éternelle?", Jésus lui demande de lui dire ce que dit la Sainte Torah qui guide la vie de chaque Juif pieux et que Jésus enseigne dans les synagogues et sur les chemins de Palestine.
Le docteur de la Loi répond avec justesse, "Tu aimeras le Seigneur ton D.ieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même".
Torah 4.jpgIl reprend le cœur de la Torah et de la Halakha, la Loi juive, "Tu aimeras l'Éternel, ton D.ieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force" (Debarîm (Deutéronome) 6, 5), et "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Wayyiqra' (Lévitique) 19,18).
Jésus approuve cette réponse mais veut aller plus loin, faisant de la Loi juive, non quelque chose qui doit être suivie simplement parce que c’est écrit mais une Loi du cœur remplie de l’humanité et de l’Amour que nous demande D.ieu.
Le docteur de la Loi demande alors "Et qui donc est mon prochain?"
Devant une telle interrogation, Jésus ne peut que désirer conduire son interlocuteur à la compréhension que D.ieu est en chacune de ses créatures.
Ce cheminement, Jésus va le situer très exactement sur une route bien connue de ses auditeurs, les trente kilomètres qui séparent Jérusalem de Jéricho, une route en plein désert, dont certains passages étaient à l'époque très dangereux, aux mains des brigands.
Persécution 7 - Lvov (Pologne) 30-6 au 3-7-1941.jpgCe récit d'agression et cette histoire de secours au blessé étaient tout à fait vraisemblables.
L'homme est donc tombé aux mains de brigands qui l'ont dépouillé et laissé pour mort.
A son malheur physique et moral, s'ajoute pour lui une exclusion d'ordre religieux.
En effet, touché par des "impurs", il a contracté lui aussi une impureté.
C'est probablement l'une des raisons de l'indifférence apparente, voire de la répulsion qu'éprouvent à sa vision le prêtre et le Lévite soucieux de préserver leur intégrité rituelle.
Le Samaritain, lui, ne va pas avoir de scrupules de ce genre.
La scène au bord de la route montre ce qu’enseigne Jésus de la Loi juive en guérissant le jour du Shabbat, en se penchant sur des lépreux, en accueillant les pécheurs, et en citant plusieurs fois la parole du prophète Osée, "C'est la miséricorde que je veux et non les sacrifices ; et la connaissance de D.ieu, je la préfère aux holocaustes" (Hochéâ (Osée) 6, 6).
D.ieu amour 1.jpgLa connaissance de Dieu, c’est pour la Loi juive, aimer D.ieu qui nous a créé et aimer son prochain, créature de D.ieu.
Jean écrira plus tard, "Si quelqu'un dit "J'aime D.ieu" et qu'il n'aime pas son frère, c'est un menteur. En effet, celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, ne peut pas aimer D.ieu qu'il ne voit pas" (1 Jean 4, 20).
Et encore "Aimons-nous les uns les autres, car l'amour vient de D.ieu, et quiconque aime est né de D.ieu et parvient à la connaissance de D.ieu" (1 Jean 4, 7).
Et ce que nous révèle la Torah est que D.ieu est "miséricordieux", littéralement en hébreu "ses entrailles vibrent".
Le récit nous dit, quand le Samaritain vit l'homme blessé, "il fut saisi de pitié", en grec "ému aux entrailles".
Le fils de la veuve de Naïm.jpgLe fils prodigue 5.jpgLuc emploie la même expression pour dire l'émotion de Jésus, à la porte du village de Naïm, à la vue de la veuve conduisant son fils unique au cimetière (Luc 7).
Luc emploie encore les mêmes mots pour décrire l'émotion du père au retour du fils prodigue (Luc 15).
Ce voyageur miséricordieux n'est pourtant aux yeux des Juifs qu'un Samaritain.
Les Judéens méprisaient les Samaritains qu'ils considéraient comme hérétiques et les Samaritains, de leur côté, ne pardonnaient pas aux Juifs d'avoir détruit leur sanctuaire sur le mont Garizim, en 129 avant notre ère.
Dans le Livre de Ben Sirac le Sage, les Samaritains sont cités parmi les peuples considérés comme détestables, "le peuple stupide qui demeure à Sichem" (Sirac 50, 26).
Jésus amour 13.jpgEt c'est cet homme méprisé qui est déclaré par Jésus plus proche de D.ieu que le prêtre et le Lévite passés à côté du blessé sans s'arrêter.
Pour Jésus, le Samaritain, mécréant aux yeux des Judéens, est capable d'être tel que nous le demande D.ieu.
Jésus ne limite pas le prochain à une définition, il en fait une affaire de cœur et non d'intellect.
Le Samaritain est donné en exemple parce qu'il est capable d'être saisi de pitié.
Et Jésus dit "Va, et toi aussi, fais de même", car telle est la Loi de D.ieu.
Il y a aussi exigence de cohérence entre nos paroles et nos actes.
Connaître la Loi intellectuellement, comme les docteurs de la Loi, n’est pas suffisant, il faut la mettre en pratique.
Jésus disait "Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de D.ieu et qui la mettent en pratique" (Luc 8, 21).

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