Live Tape : Le Bob Dylan du pauvre* [Festival Paris Cinéma]

Publié le 10 juillet 2010 par Diana
Live Tape / Raibu Têpu (2009) de Tetsuaki Matsue. Une performance, rien d’autre. Un long plan séquence de soixante quatorze minutes où un chanteur « à la Bob Dylan » passe en revu ses chansons tout en se baladant dans la rue, tout en se faisant interpeller par le réalisateur, tout en continuant à chanter, tout en se payant un coup (quelle classe !), tout en etc…
Live Tape. Je ne suis pas client. Voilà le genre de travail filmique avec lequel je m’interroge toujours sur une chose plutôt simple : est-ce que ce documentaire a sa place dans une salle de cinéma ? Á écouter le réalisateur, oui parce que son but était de faire connaître Kenta Maeno, le chanteur à la guitare sèche à travers les salles obscures. Mouais. Moyennement convaincu. En même temps, fut une époque où l’on causait bien d’information au cinéma. Alors pourquoi pas, hein ? Lorsque je vois un Live Tape, j’ai deux souhaits qui m’arrivent très vite après une ou deux chansons. La première : souhaiter que les soixante quatorze minutes passent le plus vite possible. La seconde : qu’une corde de la guitare se casse et qu’on arrête tout pour pouvoir rentrer chez nous. (SPOILER) Et le moment où il donne ses lunettes de soleil à un gamin accompagné de sa mère ! Pourquoi pas la guitare à la place ?! Tsss.
Live Tape. L’ennui. Je ne suis pas client de cette musique bien que deux, trois mélodies ne m’ont semblés pas trop mal. Après ? Voila le genre de « chose » qui a toute sa place sur Youtube. Le genre de « chose » fait entre pote mais ici avec le délire en moins. J’ai tout de même vu sur des Youtube et consorts des « choses » mieux travaillées, plus intéressantes mais qui elles n’ont pas leur place dans un Festival de cinéma (ou festival tout court). En somme, je ne sais pas ce que fait ce Live Tape dans un Festival comme celui de Paris Cinéma. Une interrogation qui restera. N’y-a-t-il rien d’autre pour représenter le Japon ? Ok, on donne dans la diversité pour montrer plusieurs facettes. Je veux bien. Mais pas ça ! La seule chose que je saluerais c’est que l’artiste Kenta Maeno chante en japonais. Ça change de tout ces pseudos-chanteurs qui n’en ont que pour la langue de Shakespeare.
Live Tape. Une espèce de long clip un peu foireux, un côté à l’arrache mais malheureusement trop carré (itinéraire, « rencontre ») alors même qu’il aurait mérité un côté plus « freestyle ». Gros bémol : Tetsuaki Matsue qui interview Kenta Maeno devant la caméra et qui ne cesse de jeter des coups d’oeils vers elle (ou vers ceux derrière elle). Du coup, on dirait qu’il se fiche complètement de ce que peut bien dire l’artiste qu’il filme d’autant plus que c’était censé être un moment « poignant ». Á quoi cette intervention a-t-elle servit ? Gagner du temps pour ne pas arriver trop vite à la scène finale ? En vérité, je m’en fiche. Une performance en la mineur.
* Lit comme ça, on pourrait se dire que c’est méchant. Juste un peu.
I.D.