Se jeter à l'eau

Ah oui, mais c'est plus facile à dire qu'à faire...
Comme, par exemple, rêver d'avoir un blog des mois avant de s'y mettre... (alors que finalement c'est pas si difficile).
En même temps, je me suis souvent jetée à l'eau, on dirait pas comme ça. Allant contre ma nature conservatrice, nageant à contre-courant d'une destinée familiale stable et
C'était tout un apprentissage.

J'ai quitté mon pays, mon job, je suis arrivée dans un nouveau pays, j'ai eu un nouveau job, que j'ai abandonné, j'ai quitté la ville pour la campagne, puis la ville pour la campagne, et bien d'autres jobs, etc.
Et ça continue.
Mais souvent on a l'impression qu'on ne gagne rien à se jeter à l'eau tout le temps.
Qu'on brode sur du vent, qu'on fabrique des châteaux de sable en observant la marée monter du coin de l'oeil.
Parfois il suffit de discuter dix minutes avec quelqu'un qui est resté là où il était, qui a continué à faire ce qu'il faisait, pour entendre l'envie dans sa voix - et ravaler la jalousie qu'on ressent face à celle qui possède un appartement, qui cotise pour sa retraite depuis 10 ans, et qui sait où et quand elle passera ses prochaines vacances.
Bref. Jetons-nous à l'eau, tous ensemble, n'ayons pas peur du froid ou du courant, mais surtout, surtout, ne regardons pas derrière trop souvent, et recommençons, chaque jour, un nouveau château de sable - peut-être qu'un jour, on lui construira des fondations.