Pascal de Izaguirre, le nouveau directeur général de Corsairfly, a entamé à l'île de la Réunion une tournée des popotes domiennes pour présenter les perspectives de la deuxième compagnie française. "Que la compagnie ait des difficultés, bien sûr, mais dites-moi qui n'en a pas ?", a-t-il notamment déclaré face à la presse réunionnaise. Sauf que... Fin mars, la direction de Corsairfly avait annoncé une baisse de son chiffre d'affaires annuel de 13% (à environ 500 millions d'euros) et un recul de sa marge brute de 29%, à cause de la crise, mais aussi de manière structurelle à de trop gros coûts de fonctionnement.
D'où la recette magique : un plan social, actuellement mis en oeuvre, et qui prévoit notamment 380 départs volontaires sur les 1 500 employés de la compagnie. Il est vrai que l'actionnaire principal, TUI (Nouvelles Frontières) commence à s'agacer sérieusement de ce coucou boîteux qui plombe ses comptes, et a donc donné comme lettre de mission à Pascal de Izaguirre de remettre de l'ordre dans la maison, et de rendre la boîte à nouveau rentable.
En tout cas, le nouveau directeur aura du boulot à la Réunion pour redorer l'image de Corsairfly, passablement écornée par des retards récurrents. Dernier en date, mardi 7 juillet, sur le Marseille-Toulouse-Réunion, arrivée prévue à 11h50 à Roland-Garros, pour un vol qui s'est posé finalement à 15h20. Le cas n'est pas rare. Juste pour l'anecdote, il y avait dans l'avion une douzaine d'enfants non-accompagnés (UM). A aucun moment les familles n'ont été prévenues du retard, ni même renseignées sur les raisons de ce retard. Ce sera peut-être le premier boulot de Pascal Izaguirre : arrêter de prendre les passagers pour des cochons (volants) de payants.
François GILLET