Alors que l’affaire Woerth n’en était qu’à ses débuts, le ministre de l’Emploi Laurent Wauquiez était à Londres, mélangeant allégrement ses deux casquettes de ministre et …financier de son propre parti, Nouvel Oxygène (!).
Montage LePost.fr
Nous avons décidemment la Droite la plus bête du monde.
Alors que les premiers scoops de l’affaire Woerth-Bettencourt étaient en train d’être dévoilées, notre sémillant et plein de confiance (en lui) ministre de l’Emploi organisait un dîner à Londres, dans le très chic quartier de Mayfair avec des banquiers, gérants de fond et administrateurs français de la City, comme le rapporte Le Point dans sa livraison du 8 juillet.
Parmi les invités, on comptait une administratrice de la Société Générale, Nathalie Richou, les gérants de fond Pierre-Henri Flamand (ex-Goldman Sachs) et Emmanuel Roman (CLG) ou des banquiers comme Franck Petitgras (Morgan Stanley Europe), et Michael Zaoui. Du beau monde donc, et de l’argent, tant à titre professionnel que personnel.
La discussion a porté sur la politique économique de Nicolas Sarkozy, et Laurent Wauquiez a prié chacun – précaution utile au vu de l’état de nos finances publiques – de s’abstenir d’attaquer la dette française et de nous réduire à l’état de vulgaires Grecs.
Jusque-là, rien d’anormal, un simple ministre – quoique peut-être plus ambitieux que les autres – dans l’exercice de ses fonctions, sans qu’il eût été fait usage du moindre jet privé pour ce déplacement.
Tout aurait pu le rester si, toujours d’après l’hebdomadaire, vers la fin du dîner, Laurent Wauquiez n’avait pas endossé alors une seconde casquette, celle de trésorier de son propre parti, Nouvel Oxygène (la modestie n’a jamais été le point fort du ministre), basé en Haute-Loire (tant il est vrai que l’air est meilleur dans la circonscription de Laurent Wauquiez…).
Et les banquiers – que l’on imagine médusés si ces derniers ont un tant soit peu fait leurs les habitudes anglaises vis-à-vis du conflit d’intérêt – de se voir priés de verser leur obole au ministre-trésorier, alors plus trésorier que ministre.
Si nous résumons bien, nous avons là un ministre, Laurent Wauquiez, qui représentant l’Etat français lors d’une représentation officielle, financée par des fonds publics, organise une collecte de fonds pour son propre compte (et pour le compte de l’UMP, cf. l’article du Post sur le financement des partis politiques).
Vous connaissez un autre ministre qui pratiquait de même ?
Vous avez dit conflit d’intérêt ?
« Honni soit qui mal y pense », nous diraient avec humour les Anglais…