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Kamisama Mou Sukoshi Dake, a.k.a. Dieu, Accorde-Moi Un Peu Plus de Temps, a.k.a. Precious Time, 1998, J-drama de 12 épisodes d'environ 45 minutes chacun. (le 1er et le dernier avoisinent les 60 minutes)
Le début (tiré du blog de Lynda):Masaki est une lycéenne un peu paumée, elle sort avec un garçon qu'elle n'aime pas vraiment, l'entente avec sa famille n'est pas au beau fixe et ses copines se prostituent pour s'acheter des fringues de marque. Son seul refuge est la musique notamment celle de son compositeur favori, Keigo.Ravie de pouvoir assister à son concert, elle perd malheureusement son précieux billet, une seule solution lui vient en tête pour en racheter un, accepter un rendez-vous avec un client ! Cette fois-ci, elle va plus loin et couche avec l'homme en question.Le lendemain, à la fin du concert, Masaki repère le véhicule de Keigo et se lance à sa poursuite comme une fan acharnée.Indifférent à la jeune fille, Keigo fait mine de l'ignorer pour finalement l'inviter chez lui.Ils finissent par passer la nuit ensemble, Masaki semble pour la première fois ressentir un certain émoi mais ne donne pas suite et laisse Keigo partir en tournée.3 mois plus tard, ils décident de se revoir mais Masaki apprend qu'elle est séropositive.
Mon avis: ♥ ♥ Voilà un drama que je ne pensais jamais voir, il restait dans mon escarcelle depuis un bon bout de temps cependant. Histoire de faire de la place, je l'ai rapidement visionné.
Je ne m'attendais pas vraiment à un drama de ce genre, que je qualifierai au final de "classique". D'un, à la lecture du résumé, l'histoire paraît assez glauque et le début (disons la première moitié du drama) m'a paru assez "dur". Vers la fin, je me disais "mon dieu, mais qu'ils arrêtent de pleurer dans ce drama!" L'histoire n'est pas vraiment réjouissante mais je ne m'attendais pas à cela. Du fait de l'histoire, je pensais sortir d'un "drama maladie" ordinaire et le début me donnait raison. A tort.On retrouve les ressorts dramatiques classiques de ce genre de drama dans la deuxième partie, et j'avais même envie de dire que c'était drôlement romancé: La fille qui se la joue "copine" avec son bourreau, le speech miracle "adieu persécutions" (il n'y a que des crasses à un certain moment et après plus rien), survivre à une pneumonie et une méningite (dans son état!) et tirer finalement sa révérence en beauté. En rajoutant à cela une histoire d'amour impossible (mais pas pour les héros) entre une lycéenne et son idole. C'est romantique, c'est beau, c'est touchant, ça fait vibrer les cœurs mais bon...Le couple aussi était tout "choupinet" si je puis dire mais à certains moments, je ne sais pas...leur crédibilité en prenait un coup. Ensuite, on pourra dire que cette histoire ainsi faite est "moralisatrice", qu'en fin de compte, les personnages ont été "récompensés" et que Dieu, dans son ultime bonté, leur a donné un enfant en bonne santé. Comme le disaient les médecins, il y a eu des miracles dans cette histoire, il faut dire que les scénaristes ont tout pouvoir là-dessus...
Que dire sinon que je suis passée par beaucoup d'émotions différentes, les autres personnages secondaires ne font pas de la simple figuration et leur sort nous touche autant -sinon plus- à commencer par les parents de Masaki ou son ex petit copain.
Ce drama m'a surtout frappée dans les premiers épisodes, la dérive des adolescents, cette "génération perdue" qui ne sait pas quoi faire de son temps. Les parents étaient complètement dépassés par leurs enfants mais grave! (lol) Personnellement, mon adolescence date des années 2000 mais au grand jamais on ne m'aurait laissée agir de la sorte! Le manque d'autorité (ou l'excès d'autorité) sont toujours aberrants pour moi dans les j-dramas. On a l'impression que les parents ne savent pas "faire la transition" entre l'ancien système hiérarchique basé sur l'autorité et le respect des aînés et la société actuelle. J'ai l'impression que nous sommes un peu mieux loti en Europe pour le coup en matière d'éducation, mais peut-être suis-je ignorante et n'est-ce qu'une impression.Ce drama m'a donné également l'impression que la prostitution des lycéennes japonaises est assez "courante" pour se faire de l'argent (en ont-elles toutes tellement besoin?) et pas du tout cachée. Dans la rue, n'importe qui les aborde pour les faire travailler comme escorts-girls; peut-être n'étaient-ils que dans des quartiers "malfamés" comme on dit, mais bon, ça m'a un peu "choquée". Peut-être tout simplement parce que je ne suis pas une fille de la capitale?
Deuxième "fait de société" caractéristique du Japon, que l'on retrouve généralement dans les school dramas : les persécutions au lycée. Ce qui m'a choqué dans ce cas est l'indifférence des filles responsables de ces harcèlements. Tout le monde fait vraiment "comme si de rien n'était". Je connaissais bien sûr le phénomène d'exclusion des "éléments indésirables " au Japon, pays dans lequel le groupe est sur-valorisé au détriment de l'individu, mais ça m'a tout de même révoltée. Le culte de la conformité et du groupe engendre d'horribles dérives, lorsqu'il s'agit de se conformer aux normes de la mode (et par là se prostituer pour pouvoir rester à la hauteur et se payer le dernier Chanel) et de se "fondre dans la masse". Horrible.
Enfin, dernière chose "injuste" qui m'ait choquée: la réaction hypocrite des lycéennes vis à vis d'elles. On les voyait bien toutes se remettre du rouge et parler de leurs relations avec des hommes plus âgés pour se faire du pognon et lorsque le sort s'abat sur l'une d'elle (qui plus est ne l'a fait qu'une seule fois), aucune solidarité féminine! Comportement hypocrite et lâche pour ma part, ou alors j'ai mal compris l'histoire.Masaki a certes très mal agi, mais comme on dit "que celui qui n'a jamais pêché lui jette la première pierre" et cela aurait pu arriver à n'importe qui des autres filles. Comme l'avait fait remarquer Lynda dans son article, aucune mise en garde au sujet de la transmission des MST (ou de la prostitution tout simplement) n'est faite par l'héroïne, ni aucune autre personne. A croire qu'ils ne connaissaient vraiment pas le condom à l'époque. On se contente juste de regards et hochements de tête désapprobateurs, un comble! xD Breeef. A notre époque, sa situation semble incroyable, on ne parle jamais de prévention, le drama date de 1998 mais tout de même....! Friends a commencé en 1994 et ils étaient "à fond dedans" si je puis m'exprimer ainsi!
Je crois m'être bien défoulée avec mes "mini-révoltes" tout au long du drama, lequel ne m'a définitivement pas laissée indifférente! Je n'ai pas grand chose à dire sur les acteurs, sinon que j'ai suivi tout d'abord grâce à l'article de Lynda ET à Takeshi Kaneshiro <3, que je connais depuis le film Perhaps Love. J'avais des doutes au début étant donné qu'il s'agit d'un j-drama et que c'est un film hongkongais, mais il semble qu'il parle plusieurs langues et soit doté d'une double nationalité. J'avoue lui avoir trouvé au début du drama une sacré allure, ce rôle hautain et indifférent lui allait comme un gant, je le trouve moins bon lorsqu'il s'agit d'exprimer ses sentiments ou de jouer le nigaud (cf le film). Je suis ravie donc de l'avoir "testé" plus en détail à travers ces 12 épisodes :) ça valait aussi le coup d'oeil à certains moments ;)
Concernant l'"héroïne", je l'ai comparée à plusieurs reprises au cours du drama à Song Hye Kyo dans Autumn Tale, elles ont un air de ressemblance dans ces dramas, l'une avait-elle copié la chirurgie esthétique de l'autre? A 15 ans tout de même! Elle me rappelait aussi (ses yeux et son sourire) à la fausse sœur de Tackey dans Strawberry On the Shortcake (vous vous rappelez? Le drama faisant l'apologie d'Abba? Nan j'exagère mais bon...) et il s'avère...que c'est bien elle! (Fukada Kyoko, en "beaucoup changée") Décidément, ce drama m'aura beaucoup marquée...!
Non contente de tout cela, j'ai eu aussi mon quart d'heure de sanglots (!) vers le milieu du drama et au générique de fin, la faute à l'OST ultra-répétitive dans la deuxième partie du drama, de ce fait inefficace, et le côté sirupeux et "longuet" de certains passages; seule la première moitié m'a le plus touchée. Heureusement que le drama ne comportait que 12 épisodes, je l'ai encaissé dans son intégralité en une nuit !
Un autre avis sur la Toile, dont le dernier paragraphe résume parfaitement mon état d'esprit à la fin de ce drama : http://www.luminophore.net/2009/02/11/kamisama-mou-sukoshi-dake-serie-complete/ DDL Newsasia ICI
A noter que l'acteur incarnant le père de Masaki a également joué dans Byakuyakou et Rondo. Je me disais avoir déjà vu sa tête quelque part...pas en bien, malheureusement!