Méridionales d’Alba Kertz

Publié le 10 juillet 2010 par Angelita

Alba m’a envoyé ce livre avec une très jolie dédicace suite à ma critique sur Luce. Elle attend, je le sais, avec impatience mon avis, bon ou mauvais.

Méridionales est composé de nouvelles. Très courtes, c’est vrai, mais qui ont beaucoup de charme et surtout de sensibilité. Sensibilité que j’avais déjà remarqué dans son destin de femme de Luce.

  • Le charme d’un quadragénaire

A Aix, conférencier, ancien professeur, Sergio remarque pour la troisième fois une jeune fille qui assiste à ses conférences. Elle lui remémore une jeune fille de son passé. Elle l’invitera à la raccompagner chez elle et là…

On se doute qui il va rencontrer en définitive. Elle a voulu protéger sa mère en essayant tout d’abord de savoir si cet homme en vaut la peine. Retrouvailles, mais encore ???

  • En attendant Pascal

Clotilde, jolie, est amoureuse et elle attend, après s’être préparée, son amoureux pour un rendez-vous à deux.

Que va-t-il se passer ? Cette soirée, qu’elle passera en définitive avec sa mère, sera une manière de se rapprocher de sa maman, qui l’a élevée seule et qui travaille pour subvenir à leurs besoins. Elles n’ont jamais le temps de parler. Une certaine tension existe entre la mère et la fille (mais elle existe partout) mais l’amour est plus important que tout car c’est l’amour maternel et filial. Vibrant de sensibilité, j’ai adoré cette nouvelle car une mère espère avoir ce type de relations avec sa fille, des liens très forts et vous le savez aussi bien que moi, vu les hommages que je rends de temps en temps à Mademoiselle.

  • La chambre du petit

Nous sommes en mars 1943. C’est la guerre. C’est un couple de vieux qui attend le retour de leur fils (qu’ils ont eu après  20 ans de mariage) parti à la guerre. Le volet de la chambre de cet homme qui a maintenant 30 ans cogne tous les jours lorsqu’il y a du mistral. Aucun des deux ne veut se lever l’attacher. Ils accueillent un parachutiste blessé. S’ensuit la visite des Allemands qui veulent retrouver le traître.

En 50 ans de mariage, on peut se rendre compte que l’on peut être surpris par son conjoint, par ses réactions que l’on ne connait toujours pas. Il faut dire que les évènements sont exceptionnels. Un père et une mère qui veulent protéger  un homme qui pourrait être leur fils. Un lien magique se créera entre eux et celui qu’ils ont sauvé et celui qui n’a pas dénoncé. Très beau car nous montre tout de même que même pendant cette guerre, les Allemands n’étaient pas tous des tueurs.

  • Le violon d’Alexandre

Maroussia est concertiste. Elle a un fils Alexandre qu’elle élève seule. Elle fait partie d’une famille d’artistes et son fils ne déroge pas à la règle. Elle est en vacances dans la maison familiale où elle a rejoint son père et celle qui s’est occupée d’elle dès sa naissance. Son fils passera du temps avec un homme qui assistera à un concert de Maroussia, il la suit depuis des années puisqu’il a été son professeur.

Un instant de vie où tout peut basculer, sans la rencontre décisive qui aura lieu, on l’espère. Mais il faudra du temps car on ne balaie pas des années d’un geste de la main.

  • Expliquer les étoiles

Printemps 1998, deux familles liées sont en deuil. L’arrière grand-mère est partie la première suivi de très près par l’arrière grand-père de la famille provençale. Stéphanie doit raconter à ses cousins des deux familles l’histoire de ses aïeux et comment ils se sont retrouvés après tout ce temps.

Belle histoire.

De très belles descriptions de paysages, courtes bien entendu puisque ce sont des nouvelles et elles sont amplement suffisantes, à tout moment de l’année (Aix, Salon, Arles, …). Les mots vont directement à l’essentiel, on ne se perd pas des méandres qui n’ont rien à y voir.

Les sentiments de chacun sont très bien décrits. Nous n’avons aucune répétition car les sujets sont tous différents donc les personnages aussi. Nouvelles très originales. La plume est vive, pas larmoyante, elle nous fait nous interroger, sourire, rêver sur certains de ces destins. Des tranches de vie, toutes magnifiques. De la sensibilité tout le long.

Les hommes qui constituent certaines de ces nouvelles ne sont pas des hommes que l’on peut vilipender. Même s’ils ont eu des enfants hors mariage, ils sont attachants car la vie a fait qu’ils n’étaient pas au courant de la naissance de leur enfant.

Je vous propose de faire de Méridionales un livre voyageur. Pas mon exemplaire bien entendu. Je commanderai un exemplaire à Alba qu’elle dédicacera (je prends les devants et j’espère qu’elle ne m’en voudra pas). On fait une chaine. Tous ceux qui sont intéressés par cette lecture, très rapide, mais très belle, peuvent se manifester. J’enverrai le livre au premier intéressé et le premier l’enverra au second et ainsi la chaine se poursuivra.

Qu’en pensez-vous ? Cela vous plait ?

éééé