Ça pourrait peut-être servir quelqu'un qui, quelque part dans la toile, mène ce genre de réflexions...
J'ai mis en ligne un petit travail académique, des lectures confrontées les unes aux autres, rédigé il y a quelques années et portant sur l'interactivité : La représentation théâtrale, un modèle théorique pour l'interactivité. Parce que lorsqu'on rédige une thèse, on retourne lire les premières intuitions maladroitement formulées à l'époque où une réflexion embryonnaire se prenait pour une grande découverte.
Dans ce travail, je fais dialoguer des auteurs qui se sont intéressés à la représentation théâtrale pour comprendre l'expérience interactive. Lorsque les théories de l'interactivité sont confrontées à celle de l'expérience esthétique de Gadamer, et à une approche phénoménologique, on se demande bien qu'elle peut être la spécificité d'une expérience interactive...
J'aborde très peu la notion de l'interactivité sur ce blog, c'est que, croyez-le ou non, je la trouve plus que rarement productive pour théoriser les œuvres hypermédiatiques. Enfin, l'interactivité, c'est simplement la relation de l'être humain à la machine et évidemment, il est intéressant de creuser un peu pour faire de belles catégories, mais encore? Fondamentalement, la notion d'"interactivité" apparaît plus souvent qu'autrement, au cœur d'un essai, aussi absurde que celle de "nouveauté".
C'est sans doute ce qui explique pourquoi de moins en moins d'essais sur les théories de l'interactivité sont publiées : merci, my god, je suis plus capable!!! Lorsque je me penche sur des œuvres d'art de manière générale, je cherche toujours à comprendre la relation de l'être humain à celle-ci, du moins la mienne. Il en va de même des œuvres hypermédiatiques. De manière générale, je n'ai pas besoin d'élaborer sur la notion d'interactivité et d'intégrer les théories opportunistes qui ont suivies son apparition dans notre vocabulaire pour développer mon étude.
La notion d'interactivité met simplement l'accent sur la relation à la machine at large, plutôt qu'à une relation singulière avec l'œuvre elle-même. Elle contient une espèce de généralité, comme si l'expérience de l'œuvre pouvait se réduire à quelques catégories au sein d'une théorie générale. On oublie ainsi de parler de ce qui devrait nous préoccuper : la relation singulière avec l'œuvre d'art en tant que telle et qui n'est que partiellement interactive. Ceci dit, cela explique qu'il y a beaucoup d'oeuvres...disons...vraiment très poches, pour modérées un peu mon propos, dans les essais qui se concentrent sur l'interactivité.
Une œuvre hypermédiatique induit forcément une relation à la machine, mais peut-être qu'il n'est pas du tout pertinent de parler de l'interactivité pour décrire l'expérience singulière de telle œuvre interactive. Évidemment, je parle en tant qu'historienne de l'art de formation et pour cette discipline spécifiquement, car le cas de l'interactivité est différent pour les études littéraires (une autre dichotomie fort intéressante).
Autrement dit, Toutes les œuvres hypermédiatiques sont générées par la machine et propose une relation avec la machine et à cela, j'ai envie de dire : ok, next?
"Saviez-vous que toutes les œuvres de peinture vous offre une relation avec de la peinture, que les oeuvres sculptées vous offrent une relation avec une sculpture et que la vidéo d'art vous propose une relation avec la vidéo?"
"Ah, comme c'est fascinant, j'en mange mes bas!" ;)