Que dit-on de la situation d’un État déficitaire à hauteur de 67,9 milliards d’euros au 31 mai de l’année (avec, donc, encore sept mois de déficit à venir) ? On dit qu’elle… s’améliore.
Pensez : l’an dernier, à la même époque, le déficit budgétaire de l’État était de 82,1 milliards d’euros. Il est « seulement » de 67, 9 milliards d’euros cette année, avec une « amélioration », donc, de 14,2 milliards d’euros en un an.
Présentée de cette façon, on pourrait croire que la situation s’est réellement améliorée, voire, si l’on lit distraitement, que l’on est en situation d’excédent budgétaire.
En réalité, la France a continué de s’endetter, et ce nouveau déficit s’est ajouté aux précédents (soit, chaque exercice budgétaire depuis 1974).
Décrire le nouveau déficit comme une amélioration reviendrait à dire, de la part du commandant de bord d’un avion : « Certes, nous continuons à piquer vers le sol, mais rassurez-vous, notre vitesse de chute s’est ralentie ! »
D’autres, plus marins, compareront le bâtiment de Bercy au Titanic, et les ministres qui s’y agitent en ce moment aux musiciens de l’orchestre du fameux paquebot qui, dit-on, continuèrent à jouer pendant le naufrage…