Quelques nouvelles de tout et de rien.
Je me laisse gagner par une torpeur, une nonchalance certainement provoquée par cette chaleur. Personne ne souffle un mot sur le temps, on le savoure, on en profite. Depuis quelques jours, une seule question se profile sur les bouches brestoises : un vrai été ? On essaie d’y croire pour une fois. On ferme les yeux et on se laisse caresser par les rayons du soleil.
J’alterne entre mon lit et le jardin. Assise dans le transat, les chiens sous mes jambes, je lis vos livres voyageurs qui affluent.
On m’a posé une question simple qui a eu l’effet d’une bombe. Citer une liste de livres pour mon autoportrait. Clash. Silence extérieur pour ne pas montrer les remous intérieurs. J’utilise le silence comme rempart, je le double pour mieux me protéger. Comment se résumer à travers des livres ? Faut-il montrer son vrai visage, son parcours, ses blessures ou alors passer le tout au kaléidoscope? J’ai essayé de fuir à ma façon : sortir et marcher sur le bitume. Pas un chat ou presque, l’hémorragie estivale a commencé et la ville s’est peu à peu vidée. Travaux du tram obligent, les particules sèches de terre prennent à la gorge, piquent les yeux. Un nuage compact de poussières brunâtres flotte dans l’air. Etre sensible et le montrer revient à s’exposer aux regards sévères qui jaugent. Dans une société où chacun doit toujours donner le meilleur de soi, la sensibilité est souvent perçue comme une faille.
Ce mot est bien vu pour les Artistes mais par pour les gens du quotidien…
Et je suis toujours là, avec ma question en suspens.