Comme souvent depuis le début de la semaine, je commence par un film d’Elia Kazan. C’est souvent pertinent et ça tient bien en bouche. Le film que je m’apprête à voir se nomme Le Maitre de la Prairie avec Spencer Tracy et Katharine Hepburn. C‘est un véritable western qui rappelle Des Barbelés sur la prairie, un album de Lucky Luke pour l’action. Mais son point fort qui le différencie de beaucoup c’est sa trame amoureuse. En effet Lutie et Jim forment un couple parfait. L’épouse, lors d’un séjour rapide en dehors du domaine va tromper son mari. Elle reviendra enceinte d’un garçon alors que le couple n’avait qu’une fille. A la naissance du dernier, Lutie s’en ira lutiner ailleurs et Jim éduquera le petit comme si c’était son fils malgré les quolibets. Dans le film, une phrase m’interpelle, je la retranscris de tête : « On ne devrait pas garder secret les secrets »…et je me dis oui mais après, ce ne sont plus des secrets…
En sortant de la Grande salle à 13 h, je me dis qu’aujourd’hui je vais vous parler un peu de ce qui se passe à la Coursive. Quand vous entrez à la Coursive sur votre droite, il y a un bar-restaurant. Par ces temps de forte chaleur et pour surveiller la queue qui se forme aux séances, il est fort agréable de se mettre autour d’une table et de lire pour la 326ème fois le programme en buvant un Perrier-Tranche. Comme je le disais précédemment, pour manger moi je préfère m’évader un peu. Mais il est vrai qu’on peut aussi se restaurer sur place et ils font de très bonnes salades.
Mais aujourd’hui, je mangerai plus tard. Le temps de dire bonjour à 2, 3 personnes qui sortent de la salle en même temps que moi, je m’aperçois qu’il est déjà 13 h 20. Je voulais aller voir Tant qu’on a la santé de Pierre Etaix à l’Olympia 1, faut marcher une dizaine de minutes pour y être. En arrivant, c’est une foule énorme qui attend de pouvoir entrer. Malgré tout je prends la queue. Un jeune garçon du cinéma nous dit que normalement là où je suis placé, les gens pourront y accéder. Seulement quand nous arrivons à l’entrée, les ouvreurs sont partis voir combien de places libres il restait. Il en restait 3 et j’étais le 11ème. Y’a des jours comme ça. Déçu, je me rapatrie sur un passage unique : Cleveland contre Wall- Street.
Cleveland Contre Wall-Street de Jean-Stéphane Bron est un documentaire de fiction. Le concept est original vous l’avouerez. Il s’agit d’un procès qui ne s’est jamais passé mais qui aurait dû se faire entre la ville de Cleveland et les banques responsables de la crise des subprimes. Suite à celle-ci la ville a connu d’énormes problèmes immobiliers laissant des milliers de gens littéralement à la rue. Ce film est important car il symbolise et interroge sur le fonctionnement de nos sociétés actuelles. Faisons payer de plus en plus les pauvres et les plus riches récolteront les bénéfices. Drôle de solidarité, drôle de Robin des bois, drôle de société et drôle de système capitaliste qui ne fait plus rire.
Pour se détendre un peu, on va aller acheter. Si à droite à La Coursive il y a le bar-restaurant, à gauche en entrant il y a un petit coin où les festivaliers peuvent acheter les différents objets du Festival. Tee-Shirts, sacs, épinglette (j’aime bien ce mot), cahiers, affichettes, cartes postales et parapluies, vous trouverez tout ce que vous souhaitez. Malgré tout moi, je me demande pourquoi les grandes tailles n’ont le droit qu’a des couleurs sombre alors que les T-Shirt existent aussi en couleurs vives pour les petites tailles. A quand des XL ou XXL rouge ou oranges ?
Pour une fois il n’y a pas la queue à la salle bleue. C’est pourtant là où je me retrouve pour le film qui m’a peut-être le plus marqué pour l’instant. Le Chant des insectes est un film suisse qui était déjà présent l’année dernière et que j’avais raté. (Petite anecdote : quand on ouvre le catalogue à ce titre, la photo associée est un cheval blanc tâcheté, on fait plus petit comme insecte). Le film est l’adaptation d’une nouvelle de Shimada Masahiko. Un homme se laisse mourir dans une campagne perdue loin de tous. On ne verra jamais le héros, mais en entendra ses paroles, ses pensées, ses ressentis, ses douleurs jusqu’au dernier souffle. Pour suivre le récit, le réalisateur Peter Liechti nous montre ce que voit son héros et ce sur quoi il se focalise. Alors que l’agonie est longue et dure, personne ne sort de la salle tant le mélange texte et image se marie bien . Et même si cette chronique d’une mort annoncée est difficile, le public reste jusqu’à la fin. Nous sommes dans du cinéma expérimental qui montre bien que quand il est bien fait il peut être très bon, comme la quiche. En tout cas les spectateurs restent subjugués.
Si vous recherchez un livre précis sur le cinéma, des DVD de films projetés à La Rochelle ou d’autres, des affiches ou des cartes postales se rapportant au cinéma. Ne bougez plus ! A gauche du point de vente du Festival, se trouve une librairie spécialement présente pour l’événement qui, dans très peu de mètres carrés, arrive à contenir une grande collection de documents concernant le cinéma. De Tati à Rohmer en passant par Lynch, Kubrick, Godard, ou Burton vous pourrez compléter votre bibliothèque personnelle avec tous les livres dont vous pouvez rêver.
Habituellement pour les Soirées Conseils Général en passage unique il y a un monde fou. Là étrangement la salle n’est pas pleine. Il s’agit d’un film mexicain Alamar présenté spécialement par son réalisateur, Pedro Gonzalez-Rubio, qui semble bien jeune. Il nous dévoile que le titre Alamar est un jeu de mot qui pourrait se traduire par à la mer ou par à l’amour. Durant les vacances, son père, natif du Mexique, emmène son fils Nathan lui montrer la vie de pêcheur et plonger dans l’une des plus grandes barrière de corail du monde. Alors que le vieux pêcheur qui les héberge a un crocodile domestique, le petit Nathan, lui, préférera se faire ami avec un petit héron blanc. C’est beau, tendre et un peu creux. Heureusement le film ne dure qu’1h13 ce qui n’est pas un reproche mais au contraire un compliment, le réalisateur ayant trouvé le bon timing pour son histoire.
Ce qui n’est pas forcément le cas de Mon bonheur qui ne fit pas le mien. Dès le départ on sent qu’on est dans un film différent des autres, par son rythme (lent), son histoire (qui ressemble davantage à des sketchs), son décalage et son humour à froid. Mais là où György Pálfi, réalisateur de Taxidermie, aurait donné des moments de délire outrancier, là où Roy Andersson aurait mis de la poésie, Serge Loznitsa ne met rien. Mais alors rien ! On sort avec le simple regret qu’on aurait put sortir bien plus tôt et qu’on ne l’a pas fait.
Finallement 5 film par jours + 1 à l’ouverture, ca y’est je viens de dépasser les 30. On se retrouve demain pour le 32ème.