10. Quand sécurité fiduciaire, footballeuse nymphomane et pièce montée ne font pas bon ménage (TV, Presse)

Blanche Neige n'a pas dit son dernier mot Jean-Pierre. J'ai eu d'excellentes raisons de m'éloigner de la toile un moment. La première étant que j'ai épousé le Prince Charmant pour ne pas déroger aux codes du conte de fée. Appelez moi Madame Cabanel Seo. La seconde étant que le monde cruellement merveilleux des médias m'a happée avec autant de surréalisme qu'à l'accoutumée. Jonglant avec différentes missions, je suis devenue littéralement planingopathe, voire planingophobe. Mon clavier d'ordinateur a souffert d'être ainsi martelé nuit et jour. Il le vivait mal. Du magazine de musique Trax, à la rédaction intégrale d'un journal interne pour une société de consulting dont le client était le numéro 1 des convoyeurs de fond ( et les convoyeurs n'attendent pas), en passant par des batailles sans merci contre des moulins à vent appelés "producteurs de contenus audiovisuel", et un détour par le service bandes annonces de Paris Première. Les lignes éditoriales se bousculaient, ne laissant à mon unique neurone qu'une piètre chance de survie. C'était à n'y rien comprendre. A 10H00, j'écrivais: " (...) des alternances de tempo et une fausse interruption sonore au milieu du morceau font savamment monter la pression. Y succède deux titres purement techno dark échafaudés autour de variation de LFO". Plait-il? A 11h12, je pianotais et enchainais avec: "(...) l'appartenance à un système de valeurs définies par un code de conduite formalisé, le renforcement et l'amplification de l'activité commerciale impliquant l'intervention des RAG sur les stratégies de V.I, le développement et la flexibilité de l'offre qui s'appuie désormais sur une nouvelle gamme de coffres-fort intelligents." Vous pouvez répéter? A 12h47, je tapais une note d'intention: "Nous souhaitons tourner en équipement léger ( Cam. HD P2 et HF) afin de réduire les coûts de production et de favoriser une ambiance propice à l'échange complice et spontané  qui servira l'esthétique singulière de la réalisation". Certes. A 13H30, entretien pour un talk show crapuleux. Interro surprise du rédacteur en chef: Imaginez plusieurs séquences destinées à une émission sur le thème des "enfants de la honte". Adultère, pédophilie, abandon, maltraitance. Youpi! Vous êtes sûr que  "les parents de la honte" ne serait pas un titre plus approprié Monsieur? A 15h07: Hésitation. Dilemme. Comment faire l'auto-promo d'un film X pour une chaîne respectable sur des images de va-et-vient torrides? "Avant le mondial, Paris Première va droit au but: Gooooooaaaaal!"Mauvaise idée. Enfin, à 16h52 mon cerveau acculé me dicta:"Un chapelet de remixes aux accents disco-house à précédé cet album inspiré par les enjeux de sécurité fiduciaire, impliquant un accouchement sous X et des plans séquences sur l'entrejambe d'une footballeuse nymphomane consentant à prendre pour épouse Blanche Neige". Aux urgences psychiatriques ont me conseilla vivement de prendre des vacances. Je prépare mes valises et je vous retrouve à la rentrée!