TWILIGHT – Chapitre III : Eclipse de David Slade

Publié le 09 juillet 2010 par Celine_diane

David Slade s’y connaît en vampires. L’implacable (et réussi) 30 jours de nuit, c’était lui. En se mesurant aux deux autres réalisateurs aux commandes des premiers opus, il participe à la petite fête Twilight, où chacun tente de faire mieux que l’autre, en y insufflant sa patte. Là où Hardwicke avait imposé sa poésie nerveuse, et Weitz sa tiédeur enfantine, Slade confirme ses penchants agressifs- tout en respectant la dose d’horreur tolérable pour ce qui est devenu LE phénomène des filles pré pubères (et des autres !) - rendant les loups plus belliqueux, les vampires plus bestiaux. Pour le reste, il respecte à la lettre les enjeux du bouquin et les thématiques mises en jeu avec un sérieux convaincant, parvenant à rendre crédibles les jaillissements horrifiques au cœur de la bluette. Le récit d’apprentissage notamment, où Bella affronte, puis assume, l’âge adulte en se soumettant à un choix à la seconde lecture réjouissante, Jacob en symbole tout en muscles et virilité de l’icône masculin imposé, Edward en ténébreuse alternative, soit l’autre possible à envisager, le chemin interdit à explorer. Ode à l’anti conformisme (toutes proportions gardées), Twilight 3 disserte autour de deux notions : la sexualité et l’amour contemporains (rapides, faits de chair et d’os) et old school (désir fiévreux face à l’inaccessible, fantasme chaste sur la perfection du corps), opposant modernité et romantisme au travers des deux figures masculines. Ce n’est ainsi pas pour rien que Jacob, confiant, assène un "I am hotter than you" à un Edward jaloux, lors d’une des séquences clés du film, cristallisant dès lors les problématiques de l’œuvre, et s’amusant des pseudos rivalités entre protagonistes (voir des acteurs). Chacun poursuit son job avec plus ou moins d’efficacité (Kristen Stewart est toutefois bien, bien meilleure ailleurs, et sans lentille), pavant correctement la route au plus attendu des quatre, le dernier volet- ultime promesse d’une parenthèse plus vicieuse.

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