« Ouvrez les yeux et profitez du spectacle ! »
le 13 Juillet au soir
Thierry Decque, artificier
Vous ne connaissez pas son nom mais vous avez sans doute déjà admiré son travail : Thierry Decque est l’artisan du feu d’artifice de notre ville depuis plusieurs années. Rencontre.
Comment devient-on artificier ?
Chez nous, on est artificier de père en fils, et notre entreprise, Prestatech-Artifices, vient d’avoir…60 ans ! à 10 ans, je suivais déjà mon père sur les feux ! Il a aujourd’hui 82 ans et est toujours sur le terrain ; c’est un métier que l’on exerce par passion.
Qu’est-ce qui vous plaît dans ce métier ?
Ce que j’aime, c’est la fin, quand les gens applaudissent. J’aime l’idée de leur donner du plaisir, de les faire se déconnecter du quotidien, ils ont juste à ouvrir grand les yeux et à profiter du spectacle. Devant un feu d’artifice, nous sommes tous égaux. Les classes sociales et les générations disparaissent !
Pour qui travaillez-vous ?
Nous travaillons beaucoup pour les communes environnantes, mais nous participons également à de nombreux spectacles pyrotechniques, comme les Nuits de feu de Chantilly ou le festival pyrotechnique de Cannes. Nous avons également collaboré au 400e anniversaire du Québec qui a eu lieu à Paris en 2008. Nous sommes même allés au Canada pour un festival !
Un feu d’artifice, c’est un peu toujours la même chose, non ?
Pas du tout ! Les feux d’artifice évoluent avec le temps même si la trame est souvent la même : on commence en douceur, avec des couleurs pauvres, comme le bleu et l’or, puis le rythme s’accélère, on ajoute du vert et du rouge. On ralentit encore avant d’aller de plus en plus vite, jusqu’au bouquet final. Et ce ne sont pas les couleurs qui évoluent, même si la gamme est de plus en plus large, mais les techniques d’allumage. Aujourd’hui, tout est géré par informatique.
Combien de produits pyrotechniques avez-vous à disposition ?
Il y en a près de 2000 ! Des chandelles, des bombes, des batteries, des jets, des fontaines, des soleils, des bengales… Et tous existent dans toutes les couleurs. À la base, ils sont tous composés de poudre noire et de sels chimiques, tels que le magnesium pour la couleur blanche ! Cela permet d’innover en permanence, de jouer sur les combinaisons.
Combien de temps prend l’organisation d’un feu d’artifice ?
En général, c’est trois jours de préparation et une journée de mise en place. D’abord, on va sur le site pour voir ce qui sera possible ou non de faire. Il m’est arrivé de refuser un travail parce que les conditions de sécurité n’étaient pas réunies, ou parce que les demandes n’étaient pas raisonnables.
Peut-on s’improviser artificier ?
Certainement pas. C’est un métier dangereux qui demande une très grande précision, et beaucoup de méticulosité. Des accidents sont hélas déplorés chaque année. Pour devenir artificier et avoir ainsi le droit de manipuler des produits pyrotechniques tels que ceux que nous utilisons pour les feux d’artifice, il faut suivre une formation, et être agréé par la préfecture.