Elysée 1-Mediapart 1. Loin d’apporter un peu de sérénité, la réaction de Claude Guéant (en photo), secrétaire général de l’Elysée selon laquelle Nicolas Sarkozy et Eric Woerth étaient désormais “totalement disculpés” des accusations de financement illégal, que “le fait que la vérité est rétablie fait toujours plaisir” suscitent une étrange impression.
L’empressement de l’exécutif à vouloir s’absoudre de toute mise en cause laisse flotter le sentiment qu’il est prêt à tout pour refermer la boîte de Pandore d’autant, que Me Antoine Gillot avocat de Claire Thibout indiquait hier soir que sa cliente fait l’objet d’un “acharnement” du parquet de Nanterre pour qu’elle revienne sur ses déclarations.
Décidemment, le feuilleton de l’été tourne au long métrage dans un registre qui n’aurait pas déplu à Henri Verneuil, réalisateur de I…comme Icare.
Quand la garde présidentielle attaque une presse qui ne fait finalement que son travail la moutarde monte au nez du magistrat-blogueur Philippe Bilger, qui juge que “l‘UMP n’a vraiment honte de rien “. “On est dans une opération qui consiste à renflouer les caisses de Mediapart parce qu’ils ne sont pas à l’équilibre financier“, a expliqué Nadine Morano sur France Info jeudi. Le même jour, Eric Raoult, un habitué aux dérapages verbaux, n’a pas failli à sa réputation. Le député UMP de Seine-Saint-Denis et maire du Raincy a accusé sur Radio classique le site internet de “délation” et de “méthodes collaborationnistes“, indiquant que “Médiapart pourrait s’implanter à Cuba“.
Plus grave, même si l’initiative a peu de chances d’aboutir, les parlementaires UMP annoncent une proposition de résolution, en fait une simple déclaration de principe, “sur la liberté de la presse” censée “préciser l’équilibre entre liberté de la presse, droit d’informer, droit au respect de la vie privée et respect des informations couvertes par des secrets professionnels“.
En vieux briscard, Edwy Plenel avance une analyse froide de la situation : “Claire Thibout, comme d’autres témoins, sont soumis à une très forte pression policière, dans le cadre d’une enquête qui n’est pas menée par un magistrat indépendant, qui n’est pas menée par un juge d’instruction, qui n’est pas menée dans le cadre d’une enquête où l’on instruirait à charge et à décharge, en confrontant chaque point de vue“.