Au pays de l’Oncle Sam, l’œuvre totale a depuis cinquante ans Thomas Pynchon en littérature, pour la musique, elle a depuis deux ans MGMT. Deux jeunes hobbits new-yorkais qui ont pris pour objectif de cartographier l’ensemble du monde pop. Pour ce second effort topographique, messieurs VanWyngarden et Goldwasser semblent s’être dirigés (c’est sûr même) vers les hautes contrées psychédéliques. Vaste étendue douteuse où la boussole est de rigueur. En clair, la réécoute des maîtres du genre. Je vous épargne la liste exhaustive des références. Ce qui est sûr, c’est qu’on imagine aisément (pour ne citer qu’eux) un Ray Davies, un Roger Waters ou un Bowie écouter tranquillement chez eux, un sourire complice en coin. Le duo devenu quintette, a gratté tout le vernis du premier et génial Oracular Spectacular vieux de deux années cosmiques et laissé tomber toutes lignes claires et sophistiquées. Ici, point de grandes routes de plaine bien droites mais plutôt de sinueux chemins de montagne avec leurs virages incessants et leurs dénivelés importants. Impossible du coup de commenter ces neuf hiéroglyphes à la densité rare, qui tiennent plus de l’expérience personnelle que de la communion festive. Des thèmes musicaux qui s’enchevêtrent dans un malstrom de sonorités alliant vintage et modernité. Neuf pièces montées sortant tout droit de deux esprits à l’imagination débridée. Le tout sans tomber dans l’écueil de l’exercice de style froid et prétentieux. Juste une déclaration d’amour contagieuse à tout un éventail de musiques dont ils sont les lointains mais dignes héritiers. Congratulations !
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