Le Talmones et la Burqa

Publié le 09 juillet 2010 par La Bienveillante @Ema_Dellorto

Soit le Talmones, qui interprète les textes sacrés : les chansons des Ramones.

Selon Laurent.

Ma question, simple, d'actualité : que dit le Talmones du voile intégral ?

La réponse de Laurent, lumineuse :.

J'ai consulté les textes à propos de la question du voile intégral.
Comme vous le savez, le corpus sur lequel porte le Talmones est fragmentaire, composé de textes sans lien hiérarchique entre eux (mais non sans lien thématiques). Le choix du texte s'appliquant à la situation à examiner, le point d'entrée, est donc essentiel. Ici il semble poser peu de problèmes et être assez évident dès le titre : KKK took my baby away. Je pourrais joindre une photo du costume associé au KKK ; cela me semble inutile.
Que dit le texte :
"The KKK took my baby away
They took her away
Away from me"

Le Talmones nous enseigne ainsi que le port du voile intégral crée une détresse - celle de la personne encagoulée - MAIS EGALEMENT celle de la personne qui l'aime.
Détresse précisée plus loin dans le texte :
"Ring me, ring me ring me
Up the President
And find out
Where my baby went
Ring me, ring me, ring me
Up the FBI
And find out if
My baby's alive
Yeah, yeah, yeah"

Le thème de "l'estrangement" (au sens anglais aussi bien que français) est un des plus communs du corpus ramonien. Exemple classique (in Texas Chainsaw Massacre) :
"When I saw her on the corner
She told me told me told me told me
She wouldn't go far
Ooh, now I know I'm so much in love
'Cause she's the only girl that I'm ever thinking of
Texas chainsaw massacre
They took my baby away from me
But she'll never get out of there
She'll never get out of there"

Cette détresse MUTUELLE est - dans les textes ramoniens - l'une des principales incarnations du mal. Le voile intégralsépare, ce qui est douloureux pour TOUS. C'est en quelque sorte l'opposé exact du bliss proprement paradisiaque décrit si poétiquement dans le célèbre couplet :
"I met her at the Burger King we fell in love by the soda machine
So we took the car downtown the kids were hanging out all around
Then we went down to Coney Island on the coaster and around again
And no one's gonna ever tear us apart cause she's my sweetheart
All right, oh yeah
Oh oh I love her so Oh oh I love her so Oh oh I love her so"

(Je digresse pour attirer l'attention sur l'ambiguité du "yeah" ramonien, aussi bien associé à l'expression de la plénitude qu'à celle de la douleur - certains de mes "confrères" feraient bien de lire les textes qu'ils prétendent interpréter - je pense notamment à Michel Zeppelin et son scandaleux "Les Ramones au Yémen")
Bref. Le voile intégral un des moyens du mal. Est-il condamnable ? En soi, oui, bien sûr.
Mais, si les textes ramoniens nous enseignent quelque chose, c'est bien la permanence ontologique du mal. Le mal fait partie de l'être. La conséquence en est que la condamnation est une réponse naïve, inefficiente.
Comment répondre donc ? Que faire ?
On trouve une réponse dans Carbona not glue :
"It's TV's fault why I am this way
Mom and pop wanna put me away
From the early morning movie to the late late show
After it's over nowhere to go
And I'm not sorry for the things I do
My brain is stuck from shooting glue
I'm not sorry for the things I do, do...
Carbona not glue,
Carbona not glue,
Hey! Hey! Hey! Hey! "

Je précise que Carbona désigne ce que mes camarades de lycée appelaient trichlo.
Réponse confirmée - par exemple - dans Gimme gimme shock treatment :
Peace and love is here to stay and
Now I can wake up and face the day
Happy happy happy all the time
Shock treatment, I'm doing fine
Gimme gimme shock treatment
Gimme gimme shock treatment
Gimme gimme shock treatment
I wanna, wanna shock treatment"

La réponse à l'estrangement, c'est la drogue.
J'en viens vite à ma conclusion. Le voile intégral, non, mais ne rêvons pas, légalisons plutôt toutes les drogues.