Aller diner au Frenchie, cela se mérite... OK, coupons court au mythe de l'exotisme à se faire tordre de rire: Mon dieu, il faut accepter de se perdre en plein Sentier, entre Aboukir et Poissonnière. Slalomer entre les livreurs de tissus de la rue des Forges, dans des ruelles embarrassées de camions insensibles à vos urgences culinaires (cf le Vin de mes Amis). Je vous rassure, on reste en plein coeur du Paris bobo, à 2 pas de la rue des Petits Carreaux (un conseil pour VDMA: remonte la rue Montorgueil et c'est la première à droite, cela t'évitera des émotions fortes :-)
Mais effectivement, il faut bien prévoir sa réservation et avoir la patience d'attendre le fameux diner. La première discussion avec mes amis au sujet du Frenchie datait du 20 avril... et nous y avons finalement diné le 7 juillet. Pas étonnant avec seulement 25 couverts par soir et le sacre du meilleur cuisinier de l'année 2009 par le Fooding. Alors, est ce que l'attente a valu le coup ?
L'accueil est très agréable et on prend place autour de tables simplement décorées. Le décor est brut avec des murs en briques, des suspensions industrielles et des lampes à incandescence nues. Le menu du soir à 35€ permet de choisir entre 2 entrées, 2 plats et 3 fromage/dessert. Une carte de vin plutôt large permet d'étancher la soif des plus tatillons. Le choix est difficile entre les poissons et la viande.
Je m'aventure en entrée sur le ris de veau, girolles et fèves. Une première alors que je n'aime pas particulièrement la glande thymus de cet animal par ailleurs très bon, mais un ami me le recommande. Je suis surpris par mon assiette: magnifiquement mise en scène, plus que des fèves, un assortiment de légumes: navets, radis, petites pouces et girolles et une sauce à se damner. Les ris de veaux sont parfaitement fondants et légèrement croquants à l'extérieur. J'avale mon assiette d'une traite....
Arrive le plat principal: Canards, betteraves, framboises, jus au miel et aux épices... Là encore, le nom est purement descriptif, mais sous-entend beaucoup: un plat plus classique aux relents du Sud Ouest, un peu d'exotisme avec du sucré-salé. Encore une fois, la cuisson est parfaite, ainsi que l'équilibre avec le sucré de la sauce à la framboise et jus de miel.
Quant au dessert, j'ai choisi la tarte au chocolat amer, caramel aux fruits de la passion... et là, je n'ai pas de photos car voyant arriver la tarte, je n'ai pas pu penser à autre chose qu'à la dévorer d'une traite...
Aux cuisines du Frenchie, Grégory Marchand, ex-chef du restaurant Fifteen de Jamie Oliver, passé par les fourneaux à Londres et New York. On reconnait la pâte du mythique chef outre-Manche avec une cuisine de marché, revisitée et modernisée. Un sens parfait du naturel et du sophistiqué...
Est ce que le Frenchie mérite son titre de cuisinier de l'année ? Assurément... Il ne défaille pas à sa réputation et on ne peut que se réjouir de l'excellent rapport qualité/prix. Je me suis délecté de la première à la dernière bouchée.
Aussi, j'ai fait comme les habituées en reprenant immédiatement une réservation pour un prochain diner. Ouf, avec les vacances, il n'y a qu'un mois à attendre avant de contenter mes papilles ;-)
Restaurant Frenchie
5 rue du Nil, 75002 Paris
Réservation plus que recommandée: 01 40 39 96 19
www.frenchie-restaurant.com