A l'heure de la rigueur, le journal Les Echos annonçait ce matin les nouvelles mesures de Jean Louis BORLOO pour réaliser des économies d'échelles dans le secteur des énergies renouvelables (photovoltaïque et pompe à chaleur notamment) et de l'isolation thermique des habitations.
Les dispositifs qui pourraient être validés dans le courant de l'été devront amener à une réduction substantielle des crédits d'impôts, pour réaliser un gain de près de 2 milliards pour l'Etat.
Ce que ça veut dire concrêtement...
Concrètement, une installation photovoltaïque de 18 000 euros TTC chez un particulier lui permettait, après déduction du crédit d'impôt, de gagner jusque là aux alentours de 24 000 euros sur 20 ans.
Avec une diminution de moitié du crédit d'impôt, la même installation ne ramènera plus que 19 000 euros environ sur la même période contre 15 000 euros en cas de suppression totale du dispositif.
(voir le calculateur de rentabilité photovoltaique)
Dans l'éventualité où le tarif d'achat de l'électricité verte ainsi produite continuerait de diminuer dans le temps, alors même que le prix d'achat des matériaux (panneaux solaires photovoltaïque, onduleurs, etc...) risque d'aller crescendo du fait de la spéculation des marchés, il est fort à parier que les professionnels du secteur risquent de passer quelques heures compliquées.
Un choix contestable ?
On sait que la croissance économique pourrait passer par le développement des énergies renouvelables (génératrice d'emplois, de rentrées fiscales, etc...). Par ailleurs, se pose également le problème de la performance énergétique des habitations où l'on sait que le bâtiment est particulièrement énergivore (45 % de la consommation d'énergie provient de l'habitation).
Dans un contexte économique difficile, la chasse aux "niches fiscales" prend la forme d'une immense battue sur un terrain difficile.
Quand beaucoup s'accordent à penser que le Grenelle II de l'environnement a été un échec, on peut à juste titre s'interroger aujourd'hui sur le bien-fondé des mesures annoncées, tant pour l'écologie que l'économie...