On ne plaisante plus avec les « alertes ». Depuis 2003 et cette mémorable « canicule mortelle » qui coûta en France son poste ministériel à celui qui était en charge de la santé, plus question de se pavaner sur les plages en polo pour déclarer que tout est prévu et qu’il n’y a pas lieu de faire un fromage pour quelques rayons de soleil un peu plus féroces que d’habitude.
Les alertes sont dores et déjà au rendez-vous, oranges comme il se doit.
Les vieux et les bébés sont priés de s’abreuver correctement et les médias en tout genre se remplissent des conseils les plus judicieux et péremptoires.
J’ai d’ailleurs des souvenirs personnels dramatiques de cet été 2003 à Auxerre, où la température resta accrochée à plus de 40° pendant plus d’une semaine !
Le nombre exact des décès directement en relation avec l’échauffement de l’époque reste controversé, mais il est certain qu’une certaine classe d’âge paya un lourd tribu à l’astre de lumière.
L’été 2010 sera chaud et sec, prédisent les spécialistes. Ils sont en contradiction complète avec mes observations du dimanche des Rameaux et de son vent du sortir de messe . En principe ce vent indique assez fidèlement la tendance de l’année, un peu comme le poulpe pour les résultats du foot ! Cette année il était au sud-ouest, laissant présager une année plutôt douce et humide … Raté ? Attendons encore un peu pour savoir qui aura finalement raison des chiantifiques ou des signes de bonnes femmes. Pour l’instant c’est certain, il fait chaud, mais le printemps fut humide et froid … Alors c’est peut-être le mélange qui se fait mal !
Soyons cependant rassurés, le ministère de la santé se déclare tout à fait prêt face à une nouvelle offensive solaire : pas question de traiter les choses par-dessus la jambe. Parole de Roselyne : la ministre de la Santé a indiqué mercredi devant la presse ne pas avoir “d’inquiétude particulière” pour cet été. Le niveau de veille saisonnière du plan canicule est déclenché depuis le 1er juin, avec une “veille biométéorologique” (mazette !) et des actions d’information sur la conduite à tenir en cas de vague de chaleur. Quand on connaît les capacités d’anticipation catastrophique de Madame Bachelot (rappelons nous le Hachin-Nin-Nin) on peut dormir tranquille. Les hôpitaux et hospices ne manqueront pas de brumisateurs, canettes diverses et ombrelles.
En 2010 , “il y aura plus de lits ouverts qu’en 2009″ dans les hôpitaux, un “niveau inégalé”, selon Mme Bachelot. Les professionnels de santé ainsi que les directeurs d’Agence régionale de santé (ARS) sont sensibilisés, les commerçants sont appelés à jouer un rôle de « vigies », des vigies sociales. Cette expérience a été lancée en 2009. Un réseau de commerçants « solidaires », à Paris , s’appuyant sur sa vocation de proximité s’est constitué pour aider et alerter. On y retrouve, pharmaciens, boulangers pâtissiers, fleuristes, bouchers, buralistes, hôteliers, cafetiers, crémiers … Tous unis pour lutter contre le méchant soleil.
On a enfin appris que la lutte contre les ravages du grand froid chez les plus démunis, monnaie courante et bien organisées depuis longtemps par Coluche et ses restos, devait s’étendre aux rayonnements intempestifs, plus sournois et souvent encore plus difficiles à combattre. Les expériences douloureuses sont souvent utiles.