Par Bernard Vassor
Médecin de Néron
Avec cette pièce, il ne s'agit pas moins pour Pyat que d'extirper le mal absolu incarné par le pouvoir des Césars pour réaliser le paradis terrestre de tous les opprimés (des esclaves des catacombes aux travailleurs des fabriques.
Le manifeste de Karl Marx vient de paraître. Le spectre du communisme auquel s'opposent toutes les puissances telles que le pape, le tsar, Metternich, Guizot, hante alors l'Europe. A la suite de la révolution de février en France, Félix Pyat est devenu représentant du peuple à l'Assemblée Constituante : il se bat pour le droit au travail et lutte contre Tocqueville qui veut instaurer l'élection du président de la République au suffrage universel. Il délaisse le théâtre pour la politique, ce qui l'entraînera dans un exil de trente ans (y compris après avoir été membre de la Commune de Paris (dont il a été l'élu comme membre dans le Xe arrondissement et siègea à l'Hôtel-de-Ville ).
Mais l'esprit de son socialisme utopique et eschatologique continue de souffler dans ses oeuvres. Guy Sabatier en a retrouvé le manuscrit qui avait été sauvegardé par Henry Mathey, ouvrier-bijoutier lui aussi communard ( je crois secrétaire et exécuteur testamentaire de Félix Pyat) qui le recopia en plusieurs exemplaires du fait de son admiration pour Pyat. Mathey mourut à l'hospice de Brévannes en 1913 et Lucien Descaves qui lui avait rendu visite, récupéra un exemplaire.
Comment guérir un empereur, incarnation du mal absolu, pour qu'il cesse définitivement de nuire, tel est l'intrigue de ce drame ?
Guy Sabatier
a déjà publié sa thèse aux éditions L'Harmattan en 1998, sous le titre de "Le Mélodrame de la République sociale et le théâtre de Félix Pyat" (2 tomes) Depuis, il n'a cessé d'approfondir l'étude du genre mélodramatique (il a ainsi publié : "Ne nous reste-t-il que l'errance ?" en 2005).Il prépare une biographie politique complète de Félix Pyat (premier volume déjà paru à compte d'auteur : "L'amorce révolutionnaire 1810-1864")
ISBN : 978 2 296 12647 3
20.50 euros
La couverture représente un fragment du tableau de Thomas Couture : "Les Romains de la décadence" qui figura au salon de 1847.
http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2010/06/...