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Veni, vidi, vidéo : le synopsis

Publié le 09 juillet 2010 par Jlboulin @etourismeinfo
Réaliser des vidéos à partir de vignettes à insérer dans une solution comme évoquée récemment par Jean Luc ou par Benjamin, ou enocre via Flickr, Viméo ou Animoto est désormais très facile. Réaliser des vidéos à partir de vidéos est un peu plus ambitieux en raison des moyens requis. Mais si la technique est à portée de main, maîtrisez-vous pour autant l‘écriture du synopsis et du scénario ? Ce n’est pas très compliqué, mais il faut s’y coller. Cela suppose un mariage entre capacité créative et pure technique. Pour aller plus loin, je prends quelques exemples récents de vidéos d’offices de tourisme que je trouve rondement tournées. A mon sens, l’office de tourisme d’Afrique du Sud crève l‘écran en ce moment, Coupe du Monde oblige. Si vous passez quelque temps sur le sujet, vous constaterez que l’OT national a segmenté à mort ses vidéos qui du coup sont nombreuses, brèves et denses. En conséquence, faciles à regarder. En voici une pour les aventuriers, une autre plus généraliste et celle-ci en reportage vécu, particulièrement appréciable et facile à réaliser. Et celle-ci, plus longue, présentée sur le site de l’office national est une belle invitation à l’oenotourisme via des touristes dont les agréables instants de vie font l’histoire. Que constate-t-on ? Que des sujets très simples, mais s’appuyant sur de l’humain en situation, font des histoires sympas à regarder. C’est un peu ça la clef : la vidéo, c’est fait pour montrer du mouvement, de l’action, des personnes en situation. Ce n’est pas de la photo de sites statiques portés par une musique genre pour clavecin bien tempéré. Autre exemple, mais vous en trouverez plein de sympas, celui de la conseillère touristique qui vous vante les attraits du Mississippi à l’office de tourisme de l‘état du même nom. Alors par quoi commence-t-on ? La première chose à faire consiste à trouver l’idée principale que l’on veut véhiculer. Quelle est l’unique message, je dis bien unique, que vous voulez transmettre ? N’abordez pas le sujet en vous disant, je veux montrer tout mon patrimoine ou t’as vu mon catalogue d’activités de pleine nature ? Genre : je suis à l’OT de Carcassonne et je veux présenter le…patrimoine de ma cité (sujet facile !). Privilégiez un thème simple et développez-le en images. Plus vous segmenterez vos choix et vos productions, plus vous accroîtrez le visionnage de vos vidéos. Exemple pratique : le patrimoine de Carcassonne, comment l’aborder ? Vous pouvez certes tourner une vidéo générale ou associer des photos de tours, remparts, charpentes, meurtrières et touristes achetant des épées en plastique. Tout cela fera un album photo mais ne fera pas une histoire. Or une vidéo, c’est une narration par l’image. Il vous faut donc choisir à chaque fois un angle, autrement dit, un tout petit bout d’histoire que vous allez exploiter. Dans le cas d’une série sur le patrimoine à Carcassonne, je verrai bien les angles suivants, constituant autant de sujets de petites vidéos : les remparts : ça servait à quoi, ça tient comment, lesquels sont les plus remarquables et pourquoi. Variantes : les remparts vu par un maçon d’aujourd’hui ou bien par un architecte chinois spécialiste de la Muraille de Chine… les tours : pourquoi des tuiles et pourquoi de l’ardoise, l’apport de Viollet le Duc, les contestations de ses choix, fonctions historiques des tours, celles qu’il faut voir aujourd’hui. rues, ruelles, places : franchement, ça n’a aucun intérêt pour un angle de vidéo ! Mieux vaut s’intéresser à suivre plusieurs familles étrangères dans leur étonnement touristique de la cité. Ou bien un violoniste qui va nous indiquer dans quels endroits sonne le mieux son instrument ! Tout cela pour dire qu’une idée de vidéo doit être simple, affirmer un point de vue, ne s’intéresser qu‘à un petit bout d’un vaste sujet. Cette idée, une fois que vous la formalisez via la rédaction de 10 ou 15 lignes, vous en faites le synopsis de votre vidéo : c’est à dire le sujet et son traitement. Je vous recommande de ne pas dépasser en durée 40 à 60 secondes en situation de réalisation autonome. Au-delà, c’est du pro. Pensez aussi, qu’un synopsis consiste à choisir d’où on part et où on veut amener le spectateur. Or une histoire, on peut la commencer, par son début, par son milieu ou par sa fin. Tout se décide avant et se conclut toujours par une résolution, c’est à dire, un aboutissement, une démonstration du message que l’on veut faire passer. Dans notre série du patrimoine à Carcassonne (on pourrait réaliser facilement une dizaine de vidéos différentes et certainement drôles et enrichissantes d’un point de vue touristique), l’idée à rejeter absolument d’emblée c’est celle (malheureusement fort répandu à ce jour dans l’etourisme institutionnel) que le décor suffit. Non, le décor n’est qu’un support à des personnes en situation de guidage, d’expérience, d‘émerveillement car en tant que touriste notre curiosité a aussi besoin d’estime à l‘égard d’autrui pour enclencher un mouvement d’intérêt. Ressources complémentaires pour apprécier l’univers du synopsis et du scénario : le site de Séquence 7, pour les apprentis scénaristes ou le site des master class du pape de l‘écriture scénaristique John Truby qui intervient régulièrement en France. Lire aussi un bon traitement canadien sur le sujet. La prochaine fois, nous aborderons le sujet du scénario, c’est à dire le découpage technique (séquences, moyens, durée), éventuellement avec des dialogues, de l’histoire. Un bon synopsis vous évitera de réaliser des vidéos insipides en montrent trop sans raconter une histoire. Tout est prétexte à vidéo dans le tourisme, à condition de segmenter vos informations et de les aborder par une petite narration dont le contenu ne supporte pas l’explication : les images parlent d’elles mêmes à condition de savoir quoi leur faire dire.  

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