Chronique touchante, souvent drôle, d’une Angleterre sortant tout juste de l’ère victorienne.
Des dialogues savoureux entre Ernest, livreur de lait, travailliste convaincu et petit rapporteur des grands et petits changements historiques, technologiques et sociaux du siècle dernier et sa femme, Ethel.
Sur un ton faussement naïf, il nous raconte le siècle, ses drames, ses aberrations et ses progrès. Il nous dit surtout, à travers des scènes de la vie quotidienne, l’amour de ses parents et leur incompréhension du monde qui les entoure.
La voix d’Ethel contrebalance celle d’Ernest et donne le sentiment d’un récit objectif - lui enthousiaste, elle sceptique.
Avec eux, on vit l’entre deux guerres, leur première salle de bains, le blitz, la naissance de Raymond, les débuts de la sécurité sociale, leurs a priori sur la télévision, le téléphone ou encore la machine à laver.
Les dernières pages serrent le cœur. Les illustrations de la maladie et la mort des parents de Briggs sont poignantes, terribles, presqu’insupportables.
J’ai eu un mal fou à refermer ce livre. C’est pourtant une relecture mais je ne m’en lasse pas…
Sorti en 1998 au Royaume-Uni, Ethel & Ernest est déjà un classique. Pas encore de traduction française - quel éditeur aura l’intelligence de réparer cette grosse bêtise ?
La note de L’Ogresse: