«À quoi tient l’amour» ?
Aux mots, à leur accent, aux choses,
Aux mille questions que l’on pose,
Au lourd silence inopportun,
Aux rêves qui fuient un à un;
Aux sanglots réduits au silence,
Au lourd silence fait de souffrance,
Aux souffrances faites d’aveux
Qu’on ne dit plus dès qu’on est deux;
À l’aspect des lieux que l’on hante,
Aux mots qu’on ne dit pas, aux mots
Qu’on a dits peut—être trop tôt,
Aux nerfs sensibles d’une amante
Et à l’énervance de l’air
Un soir trop parfumé, trop clair.
(Birago Diop)