Quand tu déprimes à Paris, il y a toujours un ami qui traine dans le coin et qui te propose des plans plus ou moins géniaux pour te sortir de ton trou. C'est comme ça qu'hier soir je recevais "J'ai deux place pour la soirée de Gala du ballet de Novossibirsk, tu viens ?". Parfait. De la danse, de la musique, exactement ce qu'il me fallait.
Et c'était grandiose.
Sauf que. A travailler huit heures par jours sur des textiles et à en décrire les matériaux, on a une légère tendance à détailler les tenues de toutes les personnes qui nous passent sous les yeux, spectateurs comme danseurs. Et les tenues les plus extravagantes ne venaient bien entendu pas de la scène.
Alors que les danseurs des Sylphides se noyaient sous une avalanche de tulle blanc, les spectatrices se pavanaient dans de très seyantes combinaisons rouges à pois blancs.
Quand la danseuse du Carnaval de Venise virevoltait tout en paillettes au milieu de la scène, un couple d'hommes discutait, une coupe de champagne à la main, en veste à sequins et pantalon lamé (veste pour l'un, pantalon pour l'autre, il ne s'agit pas ici de faire dans la surenchère, mais bien d'être assorti!).
Quand Vincent Chaillet saute de long en large dans un costume de toréador griffé Picasso, une dame arbore un chignon dont la texture s'apparente à celle des perruques Playmobils.
Et quand Agnès Letestu joue Cendrillon dans une robe vaporeuse en mousseline rose, cette même dame monte les escaliers dans une robe blanche à motifs violets, dont la forme ne permettait pas de distinguer si il s'agissait de roses ou de toile de Jouy.
Heureusement, les danseurs, principalement masculins, ont eu vite fait de nous faire oublier cette débâcle vestimentaire. Merci à eux. Et messieurs les directeurs artistiques, la prochaine fois, c'est dans la salle qu'il faudra faire intervenir le costumier.
Lo, au ballet