Première image directe d'une exoplanète
La découverte par observation directe de l’exoplanète 1RXS J160929.1-210524 vient d’être confirmée par les scientifiques, deux ans après avoir été révélée.
L’exoplanète 1RXS J160929.1-210524 (son nom n’est pas facile à retenir !) a été mise en évidence en septembre 2008 par l’équipe de chercheurs emmenée par David Lafrenière. Les clichés réalisés avec le système d’optique adaptative Altair et la caméra dans le proche-infrarouge NIRI installés sur le télescope américain Gemini North montre la présence d’un objet d’une masse estimée à 8 fois celle de Jupiter.
Cela se passe autour de la jeune étoile HR 8799, âgée de seulement 5 millions d’années. Sa luminosité atteint 85 % de celle du Soleil. Pour confirmer l’existence de cette planète géante gazeuse, les astronomes ont poursuivis leurs efforts plusieurs mois après sa découverte. La confirmation qu’il s’agit bien d’une exoplanète très jeune a été rendue public le 30 juin 2010.
Nouvelle image de l'exoplanète 1RXS J160929.1-210524 obtenue avec la caméra proche-infrarouge NIRI à l'observatoire Gemini
La planète extrasolaire est séparée de 300 Unités Astronomique (1 UA = distance moyenne Terre-Soleil soit 149 millions de km) de son étoile. Dans notre système solaire, cela la placerait extrêmement loin du Soleil, quasiment à 10 fois la distance entre de notre étoile à Neptune ! La température est élevée : 1 500° C. Les astronomes l’expliquent par les contractions gravitationnelles que la planète géante subit au cours de son dévellopement. Rappelons-le, ce système situé à 500 années-lumières de nous est très jeune et toujours en formation.
Cette découverte confirmée marque un tournant dans l’histoire de l’astronomie et dans celle, plus récente, de la chasse aux mondes extrasolaires car c’est la première fois qu’un tel objet a été révélé par une observation directe. Certes, ce monde lointain et encore chaud – il est à peine « sorti du four » – est toujours en gestation et il n’abrite aucune vie pour l’instant mais son observation peut aider les chercheurs à comprendre l’organisation de la matière, les conditions de son évolution et donc celles qui ont concourues à la formation de notre propre système solaire.
Crédit photo : Gemini Observatory/AURA/David Lafrenière, Ray Jayawardhana et Marten van Kerkwijk.